L’honorable Karim Kéita n’est plus le président de la commission défense de l’Assemblée Nationale depuis hier soir. L’intéressé l’a fait savoir dans une déclaration rendue publique hier 13 juillet 2020.
Face à la crise que traverse le pays qu’il n’est plus question de retracer les origines, plusieurs personnes sont mises en cause par le peuple. Si la mauvaise gouvernance, la corruption et le détournement des deniers publics caractérisent la gestion du pays par le clan IBK, certaines personnes sont véritablement pointées du doigt comme son fils Karim Kéïta dans cette gestion.
Décrié ces derniers jours pour avoir mené une vie à la bamboula dans certains pays de l’Europe avec des filles VIP avec l’argent du pauvre contribuable, le député élu en commune II a réagi pour démentir l’information.
Cela n’a pas suffi, pour calmer les manifestants qui ont trainé ses photos avec des filles sur la toile ainsi qu’à la place de l’indépendance. Cela a suscité beaucoup de réactions en plus du fait qu’il est cité dans plusieurs affaires non élucidées.
Ne pouvant plus supporter l’humiliation et surtout avec les manifestants en cours, le député est obligé de démissionner de la plus stratégique commission de Défense de l’Assemblée Nationale où il siège depuis la législature passée.
« Dans cette ambiance délétère, certains ont fait de ma modeste personne un fonds de commerce politique, d’autres un déversoir de leurs ambitions inassouvies. Rien ne m’aura été épargné », lit-on dans cette déclaration dont il rappelle que le bon sens aurait voulu que les contestataires se préoccupent de l’insécurité au centre et surtout faire des propositions concrètes que de se focalisé sur lui.
«En décidant d’entrer dans la vie publique, je savais que mon action serait scrutée, analysée, commentée. Mais je n’imaginais pas que l’injure, la calomnie, le mensonge seraient à ce point convoqué pour dénaturer et dissimuler mon action au service des Maliennes et des Maliens », s’est-il étonné.
Cependant, il reconnait qu’il a « commis des erreurs », mais pour autant, Karim aurait souhaité que ce soient les électeurs de la circonscription électorale de la Commune II du district de Bamako, qui l’ont donné mandat de les représenter à l’Assemblée nationale en 2013, puissent mieux juger son action publique au lieu que ce soit d’autres personnes.
« Pourtant, comme s’il existait un délit de patronyme, certains continuent à concentrer leurs attaques sur moi. Je ne suis pas dupe, l’objectif final de ce matraquage se trouve ailleurs », affirme l’élu dans sa déclaration.
Disant mettre « le Mali au-dessus de tout », Karim dit qu’ « aucun sacrifice n’est trop grand » pour son pays. « Je ne souhaite plus être un argument pour des personnes en mal de programme, ni être un frein au dialogue entre Maliens pour aboutir à un apaisement de la situation sociopolitique de notre pays », a-t-il laissé entendre, ajoutant qu’ « il a décidé en toute responsabilité de se retirer à compter de ce jour de la Présidence de la Commission Défense nationale, Sécurité et Protection civile de l’Assemblée nationale ».
Face à cette démission que beaucoup trouvent d’ailleurs inattendue, il convient de souligner un début de prise de conscience de ce fils à papa qui est détesté par une franche partie de la population d’être un mauvais conseiller pour son papa (IBK).
Aujourd’hui, après cette démission, les Maliens se demandent à qui revient la prochaine pour une décrispation étant donné que le Président de l’Assemblée Moussa Timbiné est la cible actuelle.
Bourama Kéïta
LE COMBAT