La présidence de la République a pris acte de la démission de Benoît Lwamba président de la Cour constitutionnelle mardi 15 juillet. Mais la polémique ne faiblit pas autour des enjeux de cette démission qui a été démentie par les proches de Benoit Lwamba.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi
Dans l’entourage de Félix Tshisekedi, c’est acté : Benoit Lwamba n’est plus président de la Cour constitutionnelle. Et ce malgré le démenti publié par ce dernier et étayé par ses proches qui évoquent des anomalies dans le numéro de référence de la lettre de la démission.
Selon ses proches et certains analystes, Félix Tshisekedi tenterait de profiter de cette situation pour avancer progressivement ses pions dans l’objectif de ne pas voir s’échapper le contrôle de deux institutions clés pour les prochaines échéances électorales : la Commission électorale et la Cour constitutionnelle qui est le juge du contentieux des élections présidentielles et législatives ainsi que des référendums.
Au niveau de la Haute Cour, la tâche risque de ne pas être facile étant donné que ses membres ont été nommés par son prédécesseur et certains lui sont encore fidèles. Cela inquiète plusieurs proches de Félix Tshisekedi qui se montrent davantage méfiants et avouent ne pas maîtriser les intentions du Front commun pour le Congo pour 2023, année de la prochaine présidentielle.
Au stade actuel, selon plusieurs sources au sein de la Cour constitutionnelle notamment, Joseph Kabila peut compter au moins sur quatre de huit juges restant. La marge des manœuvres est encore mince. Et ce, en dépit du fait Félix Tshisekedi avait nommé en février de nouveaux membres du bureau du Conseil supérieur de la magistrature. Parmi eux, le nouveau procureur général près la Cour constitutionnelle.
■ « Le président Félix Tshisekedi doit assainir la Cour constitutionnelle », demande l’Acaj
Pour maître Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj), une des principales ONG de RDC, la Cour est le théâtre d’un conflit entre forces politiques qui l’empêche de fonctionner normalement, et les juges doivent maintenant jouer leur rôle constitutionnel.
RFI