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À Faladiè, la précarité sans fin des déplacés

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En cette période d’hivernage, les déplacés du camp de Faladiè sont de plus exposés à une insécurité sanitaire et alimentaire. Une précarité sans fin. 

Aux premiers abords, un silence règne sur le site. Mais cette sérénité cache mal le doute et la tristesse des habitants, qui ont été forcés d’abandonner leurs villages pour fuir l’insécurité qui secoue la région de Mopti. Plus de mille personnes y vivent. Le 28 avril dernier, le camp avait pris feu. L’incendie a ravagé plusieurs huttes de fortune et a fait des dégâts matériels importants.

Il faut traverser difficilement les eaux stagnées, malaxées à l’argile et aux ordures, pour pouvoir accéder au site qui renaît petit à petit de ses cendres. Les tentes ont repoussé. De loin, nous pouvons remarquer des bâches bleues à perte de vue. Il reste que la situation des personnes déplacées est plus que préoccupante, surtout en cette saison pluvieuse.

Manque d’infrastructures d’hygiène sanitaire

Malgré les efforts consentis par plusieurs organisations humanitaires et associations, les déplacés restent tout de même exposés. Le camp de Faladié est installé sur une décharge. Ce qui constitue déjà un risque sanitaire énorme. À cette précarité, il faut ajouter le ruissellement des eaux venant des déchets et le manque d’infrastructures d’hygiène sanitaire adéquates, notamment les toilettes.

« Vous pouvez vous-même constater qu’il n’y a pas de toilettes. Les petits coins qui sont là permettent aux femmes de se laver, mais pas plus. Nous sommes obligés de bien tenir jusque la nuit pour pouvoir faire nos besoins », a confié un vieux habitant sur le site lors de mon passage. Son témoignage montre combien ils sont privés d’intimité. Et les jeunes aussi n’ont pas d’espace de jouissance.

De plus, des moustiques s’y multiplient, ce que déplore cette mère avec ses trois enfants : « La case est petite, nous sommes déjà encombrés. Inutile de vous dire qu’il n’y a même pas assez d’espace pour attacher une moustiquaire

Aller au-delà des dons

De toute évidence, les risques sanitaires sont énormes. Selon Ousmane Barry, qui a quitté Djiwagou (Mopti), les dons sont biens mais il faut aller au-delà. « Je me débrouille dans le marché à bétail, je fais des petites commissions, j’entretiens le bétail. Souvent, je revends de l’eau au bord de la route. Les gens viennent faire des dons en vivres, mais ça ne suffit pas. Ils doivent aider les gens à s’insérer. Nous sommes nombreux ici et rares sont ceux qui arrivent à gagner un peu d’argent. »

Ce jeune déplore la situation que traversent aussi les femmes, qui n’ont pas d’activités génératrices de revenus et manquent d’intimité. Il pense qu’elles sont les plus touchées. Il salue, en revanche, le fait que plusieurs organisations et des personnes de bonne volonté donnent le meilleur d’elles-mêmes pour venir en aide aux déplacés, qui ne sont aujourd’hui malheureusement pas à l’abri de la famine.

Il est urgent que les autorités compétentes et les organisations humanitaires conjuguent leurs efforts pour trouver une solution durable aux problèmes de ces personnes qui sont à la merci de l’insécurité sanitaire et alimentaire.

Source : Benbere

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