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Édito : Allah Ni Tjé

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Le directeur de publication du Journal « Le Pays », Boubacar Yalcoué

Le refrain qui retentit à l’occasion de chaque tournant décisif de l’histoire du Mali n’a rien de comique comme l’estiment certains pessimistes. « Le Mali est un pays béni ! » Vérité absolue. Je le conçois ainsi. Les preuves sont multiples. Mais, je vous épargnerai la narration de tous les faits irréfutables du passé. Ce qui est nécessaire à avoir, c’est la scène dangereuse à laquelle nous assistons depuis plus d’un mois. De refus en refus, la peur de voir le peu qui reste s’effondrer avait pris le dessus. Et voilà, à l’orée de la fête de tabaski, une décision sage vient régler le thermomètre : « La trêve ». Annoncée par le comité stratégique du M5 RFP, elle semble venir des bailleurs de fonds du mouvement majoritairement commerçants. Si leur posture s’explique par le fait qu’ils doivent vider leurs articles et tirer profit ; permettre aux musulmans, chefs de famille, de chercher de quoi faire la fête, la décision regorge une importance capitale qui outrepasse cette vision limitée.

En outre, la trêve permettra au M5 et au camp présidentiel de sortir des actions prises à la hâte tout simplement à cause du degré de la tension qui règne actuellement. Elles mettront de l’ordre dans leur démarche afin de juguler la crise qui semble les dépasser car aucune partie d’entre elles n’avait imaginer qu’une simple manifestation pour revendiquer la bonne gouvernance allait aboutir à l’asphyxie totale du pays et enregistrer la présence des émissaires de la CEDEAO sur le sol malien et l’implication de la communauté internationale.

Du côté du M5 RFP, les leaders pris en otage à cause de leur revendication à la limite irréaliste, la démission du Président de gré ou de force, pourront trouver une porte de sortie sans être des victimes de leurs militants surexcités.  Ils auront le temps de convaincre les radicaux à rendre la lutte flexible ; de se débarrasser des mauvaises graines qui font de la désobéissance civile un moyen de racketter les paisibles citoyens et leur empêcher aussi de vaguer à leurs occupations.

Quant au Président de la République, ça le permettre de remettre son pouvoir sur les pieds et voir en toute discrétion avec l’autorité morale du M5, Mahmoud Dicko, ce qui est possible pour le retour de la quiétude dans le district et des capitales régionales frappées par le virus de la désobéissance civile.

Les chefs d’État dont la présence est annoncée pour ce jeudi arrivent au bon moment vue la souplesse du climat depuis mardi. Cela leur sera favorable dans les tractations en vue d’un accord consensuel de sortie de crise.

Le nord et le centre sont sevrés à cause de l’intrusion des djihadistes. Si le sud tombe à cause des guéguerres politiques, l’État Mali n’existera plus. Ça sera chacun pour soi Dieu pour tous ou le célèbre adage d’ATT « Bè Bi Ba Ballo ». En ce moment, bonjour à la multiplication des groupes d’auto-défense.  Qu’Allah nous épargne cette situation infernale !

Aux acteurs sur le ring d’y réfléchir, faire des concessions, se donner les mains et dans l’union sauver l’essentiel. Cette trêve est une lueur d’espoir. Il faut obligatoirement la saisir pour le bonheur des 18 millions de Maliens.

Boubacar Yalkoué

SourceLe Pays

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