J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt la restitution des recommandations issues de la mission de médiation de la CEDEAO conduite par l’ancien Président du Nigéria, Jonathan Goodluck. Dans le document final et les commentaires de la mission, j’ai compris qu’ils ont saisi toute la complexité de la crise politique actuelle qui s’est vue accentuée par les tragiques évènements des 10 au 13 juillet derniers. Je tiens à les remercier pour leur implication dans la recherche de solutions à ce blocage politique du Mali.
Je note que, dans le cadre du contentieux électoral, la médiation a préféré que la future Cour Constitutionnelle planche sur la question plutôt que de recourir au mécanisme communautaire de la Cour de Justice de la CEDEAO. Ils ont préféré un levier interne. Je comprends leur souci de privilégier des solutions internes mais il faut rappeler qu’une des raisons de l’exacerbation de la crise réside dans la rupture de confiance entre les populations et, non seulement leurs institutions, mais aussi leurs dirigeants. J’espère donc que le comité de suivi de la CEDEAO sera rapidement mis en place et qu’il permettra de donner des assurances quant au choix transparent des futurs membres de la Cour Constitutionnelle.
Je note aussi avec inquiétude, alors qu’il y a urgence, qu’il apparaît un nouveau blocage dans la nomination des trois sages relevant du Conseil Supérieur de la Magistrature. L’apparition de ce nouveau blocage donne l’impression que l’on risque de ne pas régler ce problème de la Cour et de contentieux électoral qui n’a que trop duré alors que du sang malien a déjà coulé. J’en appelle l’ensemble des acteurs à continuer de privilégier le dialogue afin de sortir de cette crise sociopolitique.
Au moment où je rédige ces lignes, j’apprends qu’une délégation de chefs d’Etat de la sous-région viendra ce jeudi à Bamako. Elle sera la bienvenue en espérant qu’elle parviendra à faire avancer le processus de décrispation. Aujourd’hui, personne ne gagne dans la perpétuation de cette crise. Il est important que chacun garde à l’esprit que le Mali est actuellement à l’arrêt et qu’il urge, plus que jamais de sortir du blocage. Un mois et demi sans exécutif et deux semaines sans Cour Constitutionnelle sont insoutenables et font encore plus de mal à nos laborieuses populations qui continuent à souffrir de jours en jours.
Qu’Allah apaise les cœurs !
Que reposent en paix les victimes des récents évènements !
Qu’Allah accepte dans Son Infinie Miséricorde l’ensemble des victimes civiles et militaires de la crise qui frappe notre cher Mali depuis une décennie !
Aliou Boubacar Diallo