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Chine: les familles d’expatriés dans l’enfer des frontières fermées

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Alors que British Airways annonce qu’elle reprendra ses vols vers la Chine le 9 août après six mois d’interruption, le trafic aérien reste très perturbé en raison des restrictions dues à l’épidémie de coronavirus et aux fermetures de frontières imposées par les pays, notamment la Chine. De quoi créer des situations très compliquées, comme pour l’épouse d’un cadre du groupe Hyundai décédé à Shanghai et qui se bat pour aller chercher son corps.

Avec notre correspondant à Busan,Stéphane Lagarde

Voilà plus de deux semaines que Hong Heun-ah bataille pour obtenir un visa chinois. Le précieux sésame lui a finalement été accordé mercredi 22 juillet avec deux places – chose tout aussi rare – dans un avion qui doit décoller dimanche 26 pour Nankin. Car même dans une situation exceptionnelle, en l’occurrence le décès de son mari responsable de la filiale Hyundai Ascenseurs à Shanghai, les frontières en Asie peinent à s’ouvrir.

« Cette situation est tellement oppressante que j’ai du mal à vous parler, témoigne-t-elle, bouleversée. C’est comme si j’avais envoyé mon fils au service militaire et qu’il était mort à la guerre. Je suis tellement en colère… Avant le coronavirus, on ne pouvait pas imaginer une chose pareille. »

Mobilisation des médias et de Hyundai

Inimaginable monde d’après, devenu terrible réalité pour les familles séparées : Mme Hong a dû mobiliser les médias et remuer l’entreprise de son mari pour obtenir de pouvoir partir, mais dans les conditions imposées par la Chine. « Mon cœur va exploser, vraiment. On paie nos impôts, on fait tout bien comme il faut, mais finalement on est abandonné, poursuit-elle. Ma sœur ne peut pas nous accompagner, j’y vais avec ma fille. Mon mari est dans une chambre froide. Après la quarantaine en arrivant, on essaiera de le ramener en Corée. »

Mme Hong aimerait faire autopsier son mari, officiellement décédé d’un arrêt du cœur le 7 juillet à Shanghai. Les compagnies coréennes devraient augmenter leurs liaisons avec la Chine en août et passer à une vingtaine de vols par semaine. Mais pour rentabiliser les pertes post-coronavirus, les compagnies aériennes sud-coréennes vendent leurs sièges aux plus offrants et des agences en Chine ont préempté à prix d’or les billets pour des Chinois revenant d’Europe ou d’Amérique. Jeudi 23 juillet, un charter des petits commerçants coréens a pu décoller pour Canton.

RFI

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