Que l’on ait fait des études ou pas, avoir un emploi est le souhait de tout jeune. Au Mali, de nos jours, trouver une réponse satisfaisante à une demande d’emploi revient à viser la lune avec un lance-pierre. Pour le blogueur Boubacar Koumaré, pour briser le cercle vicieux du chômage de longue durée, les jeunes doivent entreprendre.
L’Institut national de la statistique du Mali (INSTAT), en février 2018, a montré que le taux de chômage des jeunes maliens de 15 à 24 ans était de 22%, et de 12% pour la tranche d’âge de 25 à 34 ans.
Une telle hausse des chiffres et le nombre considérable des jeunes diplômés sans emploi peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs allant des insuffisances de l’État, en passant par le système éducatif malien qui semble condamner les jeunes à l’inactivité. Même si elle ne s’en rend peut-être pas compte.
Ressources limitées
Le nombre de jeunes diplômés des universités et grandes écoles est supérieur aux offres d’emploi sur le marché aussi bien dans le secteur privé que public. Les facultés, les instituts et les écoles professionnelles forment un nombre pléthorique de jeunes qui se retrouvent, à la sortie, sans orientation et sans accompagnement. Les plus chanceux parviennent à avoir un stage.
Une minuscule partie finie par être embauchée. Les ressources de l’État sont limitées, les services sont remplis de fonctionnaires d’un âge avancé qui repoussent leur départ à la retraite, laissant la jeunesse sur le bord de la route. Les concours de la fonction publique n’offrent qu’un nombre restreint de places par domaine. L’agriculture, qui devrait créer un nombre important d’emploi, se retrouve un peu développée uniquement dans les régions de Ségou et Sikasso.
«Peu suffit à chaque jour si chaque jour acquiert un peu »
L’éducation joue un rôle prépondérant dans la vie d’un individu et dans ses aptitudes.
Cependant, au Mali, de nombreux jeunes sont perdus après l’obtention de leurs diplômes et se demandent en réalité à quoi leur ont servi plusieurs années d’études.
Il faut aussi souligner que plusieurs jeunes diplômés restent pendant des années sans emploi, parce qu’ils ont uniquement ce reflexe d’être embauchés pour un travail en lien avec leurs diplômes. Ces jeunes restent durablement dans l’attente pour un résultat incertain. Certes, l’État a des insuffisances, mais cette inactivité face aux différentes opportunités qui s’offrent quotidiennement ne ferait qu’aggraver la situation.
Les différentes opportunités qui s’offrent impliquent un don de soi pour réaliser un projet personnel. Au lieu de rester indéfiniment dans la lumière de l’espoir d’avoir un emploi, il faut le créer. Tout individu nait avec un talent, et se doit de le chercher en soi et l’exploiter. «Fais ce que tu sais faire, comme tu peux le faire et avec les moyens dont tu disposes», a-t-on l’habitude de dire.
La jeunesse malienne doit s’orienter vers l’entrepreneuriat, qui favorise la création de milliers d’emplois. Créer sa propre entreprise n’est certes pas aisée, mais, comme nous l’a enseigné Fily Dabo Sissoko, «peu suffit à chaque jour si chaque jour acquiert un peu. » L’agriculture, l’industrie, l’informatique et les technologies sont des domaines favorables à l’entrepreneuriat. L’État doit revoir le système éducatif, investir dans la jeunesse et la soumettre à des pressions concurrentielles. Il faut développer l’agriculture pour créer des emplois et soutenir l’économie.
Source : Benbere