Ses boutiques continuent de pousser un partout dans la capitale et son commerce semble florissant. La célèbre étoffe, importée essentiellement de la Chine actuellement, reste la plus prisée des consommateurs maliens. Le bazin, teint ou non, est toujours aussi demandé, même si, en raison des contraintes de cette année, tout le monde ne tire pas son épingle du jeu.
Contrairement aux autres années, à l’approche de la fête de Tabaski il y a presque une pénurie de cette précieuse marchandise. « Auparavant, il fallait souvent attendre plusieurs jours pour avoir les couleurs de son choix, mais cette année ce n’est pas le cas », affirme Madame Koné Assétou Diallo qui propose des bazins cousus ou non.
« En raison de la fermeture des frontières, les acheteurs de la sous-région (Sénégal, Niger, Gambie, …), qui sont très demandeurs, ne sont pas venus cette année », constate avec amertume, M. Boubacar Yattassaye, responsable du groupement des grossistes en bazin.
Des boubous pour hommes aux modèles pour femmes, la demande est forte et, à 10 jours de la fête, Mme Koné reçoit encore des commandes. « Les années passées, en raison de la forte demande en cette période, il arrivait même que les commerçants augmentent les prix », confie-t-elle. Ils n’ont pas évolué en 2020, même si les commerçants se plaignent de l’augmentation exponentielle des frais de dédouanement et surtout de la concurrence déloyale de ceux qui ne sont pas commerçants et importent sans frais. Une pratique qui étouffe le secteur. « Il ne nous reste plus qu’à nous manger entre nous », se lamente M. Yattassaye.
Pourtant les boutiques ne désemplissent pas. Pas moins d’une dizaine de personnes font la queue chez un autre grand fournisseur. Trois vendeurs s’activent et servent les clients, qui se succèdent à un rythme régulier. La plupart sont des femmes en quête d’habits pour la fête, mais aussi pour les mariages qui s’annoncent juste après.
Entre 1 000 et 15 000 FCFA le mètre pour le tout nouveau modèle « Princesse », il y en a pour toutes les bourses et surtout de toutes qualités. Le plus prisé reste celui à 10 000 FCFA le mètre. Déjà teint, il reste brillant et ne demande qu’à être repassé, parce que constitué en grande partie de soie, explique un professionnel. Les bazins en coton, moins prisés, coûtent entre 3 000 et 4 000 FCFA le mètre.
Fatoumata Maguiraga
Chiffres :
Entre 1 000 et 15 000 FCFA : Prix d’achat du mètre
Environ 90% : Importé de Chine
Journal du Mali