Le procès en appel de Vital Kamerhe s’ouvre ce vendredi. En première instance, le directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi a écopé de 20 ans de travaux forcés assortis d’une période de dix d’inéligibilité. Pour ses avocats, cette condamnation en première instance était une injustice et ils espèrent un acquittement.
Pour les avocats du directeur de cabinet du président, c’est l’occasion pour la justice congolaise de réexaminer, sur le fond, les pièces du dossier. Le bâtonnier, Me Guhanika, espère que la procédure se basera moins sur les témoignages et permettra de constater l’absence de preuves matérielles.
En première instance, les témoins, anciens ministres, gouverneur de la Banque centrale, direction générale de contrôle des marchés publics avaient défilé à la barre. Certains accusant le directeur de cabinet d’avoir favorisé son coaccusé, l’homme d’affaires libanais, Samih Jammal, en lui octroyant sans base légale des marchés de maisons préfabriquées destinées aux civils et aux militaires.
Vers de nouvelles mises en cause ?
Sur les 57 millions d’un premier marché, plus de 30 millions avaient été retirés en liquide. À peine 8 millions avaient pu être tracés via le réseau bancaire jusqu’à Karmod, fournisseur turc des maisons. Karmod et plusieurs membres de la famille de Vital Kamerhe avaient été accusés d’avoir bénéficié d’une partie de ces fonds.
D’autres personnalités seront-elles mises en cause au cours de cette nouvelle instruction ? C’est ce qu’espèrent plusieurs organisations de la société civile. Elles estiment que la justice congolaise doit examiner le rôle de tous ceux – et au premier chef du ministre des Finances de l’époque, qui n’ont pas empêché la sortie de ces millions de dollars des caisses du Trésor public –, en violation des lois en vigueur en République démocratique du Congo, mais aussi des membres de la famille de Vital Kamerhe dont les comptes et biens ont été saisis.
Jusqu’ici, malgré les allégations, seul le directeur de cabinet, l’homme d’affaires et un agent de la présidence ont été inquiétés et condamnés.