Les habitants de quatre villages de Lualaba ont quelques jours pour quitter la zone appelée à être occupée pour le prolongement des travaux du barrage de Busanga. Ce week-end, neuf ONG ont écrit au ministre provincial de l’Intérieur pour lui demander de sursoir à cette décision.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi
Plus de 1 000 personnes sont concernées par cette menace de déguerpissement brandie par les autorités provinciales. Le délai de 12 jours fixé par le ministre provincial de l’Intérieur expire le 29 juillet. À cette échéance, la société sino-congolaise hydroélectrique (Sicohydro) sera autorisée à démolir les habitations de cette zone où ses ingénieurs ont prévu de creuser les bassins utiles au fonctionnement du barrage. La période des inondations approche et Sicohydro pousse pour l’exécution des travaux.
Les communautés locales ne sont pas toutes parties. Pourtant, certains habitants des villages concernés auraient déjà touché des indemnités, qu’ils jugent dérisoires. Les cultivateurs demandent plus d’argent et une relocalisation pour continuer leurs activités champêtres.
Les ONG plaident pour un meilleur accompagnement
Pour la société civile, les discussions doivent continuer pour parvenir au réajustement des indemnités. Et les ONG plaident pour un meilleur accompagnement des cultivateurs.
Ce projet hydroélectrique est en construction depuis 2016. Il est destiné à desservir en priorité la société sino-congolaise des mines (Sicomines), une entreprise minière qui résulte de l’accord passé entre la RDC et de grandes sociétés étatiques chinoises. Grâce à sa proximité avec l’industrie du cuivre et du cobalt, il a été qualifié en 2019 par Félix Tshisekedi de projet essentiel. Il reste à trouver le compromis avec les communautés locales.