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En application des directives de la CEDEAO : Un gouvernement restreint pour des missions titanesques

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Véritables stratèges, les chefs d’Etat de la Cédéao le sont. Ils l’ont prouvé en ordonnant la mise en place d’un gouvernement restreint chargé de mener les négociations pour la mise en place d’un Gouvernement d’union Nationale, non sans garantir déjà, par ce truchement, une mainmise du Président IBK sur les portefeuilles stratégiques que sont la Défense, l’Economie et les finances, la Sécurité et la Protection civile, l’Administration territoriale et les Affaires étrangères. Après avoir réduit les contestataires à le reconnaître comme le président de la République qu’ils défiaient et il le restera jusqu’à la fin de son mandat en 2023. 

Le Président Ibrahim Boubacar Kéïta est allé très vite dans l’application des directives de la Cédéao en mettant en place un gouvernement restreint de cinq membres comme l’a recommandé l’Exécutif de l’organisation ouest africaine. Mais le hic, il n’y a aucune femme dans cette équipe qui devra conduire les négociations en vue de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.

Tiéblé Dramé, le général de division Ibrahim Dahirou Dembélé, Boubacar Alpha Bah, trois ministres du gouvernement sortant, gardent leurs fauteuils respectifs de ministre des Affaires étrangères ; ministre de la Défense et des anciens combattants ; ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.

Mais il est bon de rappeler que le Général devient le numéro 2 de ce gouvernement restreint puisqu’il vient en tête dans l’ordre de nomination des cinq ministres. Ce général courageux, rigoureux et militaire jusque dans l’âme, est très respecté par les troupes qui ont besoin d’un homme de terrain et de poigne de sa trempe pour faire face au défi sécuritaire. Les avancées notées sur le terrain depuis qu’il conduit lui-même les opérations, ne restant pas calfeutré dans un bureau climatisé, en sont la parfaite illustration.

Tiéblé Dramé, depuis qu’il est en poste au Ministère des Affaires étrangères, a beaucoup œuvré à redonner au Mali son rayonnement international, notamment par une offensive diplomatique facilitée par d’une part son carnet d’adresses très fourni et d’autre part son amour pour le Mali.

Boubacar Alpha Bah, encore connu sous le surnom populaire de Bill, est l’artisan de l’organisation des élections dont une partie est évoquée comme cause du déchirement entre les fils du Mali. Il a réussi le défi d’éviter au Mali un vide institutionnel en réussissant à organiser des élections au moment où personne ne croyait en cette possibilité. Mais les élections législatives étant évoquées comme un des mobiles du déchirement entre les fils du pays, lui qui connaît bien la situation et maîtrise ce dossier, mérite de rempiler au poste.

L’entrée du banquier Abdoulaye Daffé comme ministre de l’Economie et des finances n’a pas surpris, puisque son nom circulait déjà pour occuper ce poste ou celui de Premier ministre au cas où le Premier ministre Boubou Cissé se retirait. Daffé n’est plus à présenter aux Maliens pour avoir laissé son empreinte sur la Banque de développement du Mali (Bdm) qu’il a construit en tant que groupe bancaire, avant de le lancer sur la voie de la notoriété internationale.

Depuis l’annonce de sa nomination, les regards sont tournés vers le Chérif Mbouillé de Nioro du Sahel dont il est très proche. Certains disent même qu’il est un disciple du guide religieux. Les Maliens se rappellent encore que les rapports entre le guide religieux et le président de la République ont connu les premières lézardes suite au départ de Daffé de la Banque de développement du Mali (Bdm-sa) où il était le Pdg pendant plusieurs années.

Le Chérif qui n’avait pas apprécié le “lâchage” de son disciple par le gouvernement, avait manifesté son mécontentement. Depuis lors, les rapports entre lui et le locataire du palais de Koulouba sont allés de Charybde en Scylla. Peut-on alors dire que la nomination du banquier Abdoulaye Daffé au poste de ministre de l’Economie et des finances est une volonté d’apaisement de la tension par le président e la République, si l’on sait le poids et l’influence du Chérif Mbouillé sur le mouvement de contestation y compris sur Mahmoud Dicko ?

Quant à la nomination du Général de division Mbemba Moussa Kéïta au Ministère de la Sécurité et de la Protection civile et celle de Me Kassoum Tapo à la tête du Département de la Justice, elles relèvent de la surprise.

Le premier, démis de ses fonctions de chef d’état-major suite à des revers de l’Armée dont il devait porter le chapeau en tant que premier responsable de l’opérationnel, n’était pas donc attendu au poste supérieur, après ce qui ressemblait bien à une sanction à lui infligée. Mais pour ce poste hautement stratégique dont la nomination est du domaine discrétionnaire du chef de l’Etat plus que tout autre, le Président IBK sait donc bien ce qu’il fait et nous ne pouvons que l’accompagner dans son choix et féliciter le Général, prier pour lui, afin qu’il réussisse sa mission. Un énorme chantier l’attend.

Pour Me Kassoum Tapo, disons qu’il est bien dans son élément. Un avocat ministre de la Justice, cela rime parfaitement bien. Même si les magistrats et les avocats, sous nos toits africains, n’ont pas souvent été de bons ministres de la Justice à cause d’adversité sur fond de rivalité imposé par leurs anciens collègues.

Me Kassoum Tapo est un revenant, pour avoir déjà servi le Mali sous le Président IBK, nommé en 2017 au poste de ministre chargé des droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat. Cet ami proche du Président IBK est donc un bon gardien du temple, en étant à une fonction qui a hanté les nuits de sommeil du sommet de l’Etat il y a si peu, suivez notre regard…   

Amadou Bamba NIANG

Aujourd’hui-Mali

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