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Gouvernance démocratique: l’offre d’un contrat de génération

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Un contrat de génération reposant sur trois piliers, à savoir la prévention, la gestion et la non-répétition ; et sur trois valeurs que sont l’obligation de résultat, l’obligation de travail et l’obligation de négocier, telle est la contribution des chefs de village, de quartier pour une meilleure gouvernance et pour la stabilité du pays.

Interpelées au premier chef par la crise sociopolitique que traverse notre pays, ces autorités traditionnelles ne pouvaient se complaire dans une posture de spectateurs. Ainsi, en vue de leur permettre de jouer pleinement leur partition, le Cercle de réflexion et d’information pour la consolidation de la démocratie au Mali (CRI-2020), Contact national de Transparency international a organisé hier, à la Maison des Aînés, une journée pour accoucher des idées qui seront mises dans un document, en prenant en compte les textes existants, y compris ceux consécutifs à la crise actuelle, qui sera remis à qui de droit en guise contribution.
Le Président de CRI-2002, le Dr Abdoulaye SALL, a attiré l’attention sur le fait que le Mali est membre fondateur de la CEDEAO et que c’est conformément aux objectifs de l’organisation qu’elle intervient dans notre pays. ‘’Nous sommes tous citoyens de la CEDEAO’’, a-t-il souligné. Pour lui, il y a bien d’enseignements à tirer sur le chantier de la prévention, de la gestion, et de la non-répétition d’une crise à haut risque, avec l’implication de la CEDEAO qui a pour objectif général de renforcer l’intégration régionale, de promouvoir la collaboration économique et politique entre les États membres et de renforcer la paix et la sécurité dans la région.
Il a également mis en lumière l’expertise et la compétence du dialogue qui n’est pas l’apanage du premier venu. À propos de l’expression ‘’ligne rouge’’ utilisée par la CEDEAO, en ce qui est du changement par des voies non constitutionnelles ; le Dr SALL aurait préféré la ‘’hiérarchie des normes’’. En ce sens que le Protocole additionnel sur la Démocratie et la Bonne gouvernance est une norme supranationale qui s’impose au Mali.
Le Président de CRI-2002 cite l’homme politique anglais Winston CHRURCHILL : ‘’la démocratie n’était pas toujours un bon système, mais on en a pas encore trouvé de meilleur’’. Transposé, il estime : que notre démocratie a grandi et est, incontestablement en cours de mûrissement accéléré avec d’énormes besoins de nouvelle vision, de nouvelles stratégies politiques, approches, actions et pratiques adaptées, à hauteur et à envergure de nouvelles circonstances, enjeux, défis et perspectives. Ce qui lui fait dire : « ce que l’on appelle crise sociopolitique 2020 que nous vivons, n’est ni plus ni moins que la crise de redevabilité, du contrôle citoyen, de la transparence, de l’intégrité, de l’impunité, de la bonne gouvernance ». Pour autant, interroge-t-il, faut-il s’inscrire sur la trajectoire ‘’d’en découdre’’, de tout, toute de suite, et/ou encore de ‘’sans eux’’, à commencer par le rejet et le refus des institutions républicaines, du régime républicain, des débats, des concertations, de la vertu du dialogue, des engagements communs constructifs et porteurs de la grandeur du Mali… ?
Selon le Dr SALL, de 1960 à juillet 2020, les constitutions ont toujours été violées et un chef de quartier de renchérir : « si on n’arrive pas à gérer nos pays, c’est parce que nos constitutions sont en déphasage avec nos valeurs. (…) Tant qu’on ne donnera pas aux chefs de village l’autorité, le rôle et la place qui sont les leurs, cette crise ne finira jamais ».
Le Coordinateur des chefs de quartier, Bamoussa TOURE, a salué le Dr SALL pour sa méthode, sa patience avant de plaider pour l’organisation d’une journée similaire dans les 6 communes du District.
En ce qui est du ‘’contrat de génération’’ que préconise, les chefs de village, il porte sur 10 points d’attention : soigner et guérir les mémoires ; s’entendre sur les mots, les concepts, les définitions afin de nous éviter la guerre ; ‘’gouverner, c’est prévoir’’, ‘’on gouverne avec les politiques, on administre avec les compétences’’, ‘’on gouverne de loin, on administre de près’’ ; Parti-Etat (1960-1968), Etat-Parti (1968-1991), État de droit (1991…), institutions ; continuité de l’État ; hiérarchie des normes (nationales, supranationales, internationales, principe de subsidiarité) ; appartenance à l’espace communautaire CEDEAO (passeport CEDEA) ; accord pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale ; expertise et compétence du dialogue (civil, technique, politique, passer du monologue au dialogue constructif et porteur d’un nouveau contrat de génération au Mali ; dialogue pour un nouveau contrat de génération au Mali.

PAR BERTIN DAKOUO

Info-Matin

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