Au cas où le M5-RFP reste aphone à l’appel au dialogue, la jeunesse de la majorité présidentielle en générale et celle de la plateforme «Le Mali Est Pour Nous Tous» en particulier menace de prendre « ses responsabilités pour éviter à notre pays un embrasement qui peut lui être fatal ».
Au sortir du second tour des élections législatives du mois d’avril et suite à l’arrêt de la cours constitutionnelle, une frange de la population composée de partis politiques, de leaders religieux et de la société civile s’est retrouvée dans un regroupement appelé Mouvement du 5 JUIN -Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). Ce mouvement s’est soulevé contre le régime démocratiquement élu du président Ibrahim Boubacar KEÏTA, demandant aussi sa démission pure et simple. Le M5-RFP a organisé des manifestations à Bamako et ailleurs pour mettre en exergue sa volonté de faire démissionner le Président de la République afin de mettre fin à tout son régime; surtout la manifestation du 10 juillet 2020 au cours de laquelle les leaders de la contestation ont lancé un mot d’ordre de désobéissance civile et ont demandé aux manifestants d’occuper les services publics suivant: Primature, Assemblée nationale ORTM.
Constatant depuis le début de la radicalisation et la menace sur le pays, des tentatives de médiation ont été entreprises par les leaders religieux toute tendance confondue, les patriarches de Bamako et les partenaires du Mali, mais le M5-RFP est resté campé sur sa position. En plus de ces tentatives de médiation interne, l’organisation -sous régionale la CEDEAO a aussi dépêché deux missions ministérielles dont une était présidée par l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan pour écouter les parties et une mission de haut niveau composé de cinq chefs comprenant: le Mahamadu ISSOUFOU du Niger, Président d’Etats Président en exercice de la conférence des Chefs d’Etats de la CEDEAO, Alassane Dramane OUATTARA de la Côte d’Ivoire, Macky SALL du Sénégal, Nana Akufo ADO du Ghana et Mahamadu BUHARI du Nigéria.
Au terme de cette mission, un sommet extraordinaire a été convoqué le 27 juillet 2020 et les décisions prises portent sur la « demande de démission immédiate des députés dont leur élection est contestée; la recomposition de la cours constitutionnelle, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale avec 50% pour la majorité, 30% pour l’opposition et 20% pour la société civile, la mise en place d’un comité de suivi des recommandations; et d’un régime de sanction contre les personnes qui vont enfreindre l’évolution de ces recommandations.
Face à la presse ce dimanche 2 août 2020, le président de la plateforme «Le Mali Est Pour Nous Tous», Alassane Tangara, son coordinateur Massama Coulibaly, ses secrétaires administratifs et à l’information respectivement Boubacar Bah et Alou Coulibaly, ne sont pas allés par quatre chemins pour faire raisonner le M5-RFP. « Malgré tous ces efforts de médiation, le M5- RFP campe sur sa position, s’est même radicalisées et rejeté toutes les recommandations », regrette la plateforme, dans sa déclaration lue par son Coordinateur général. Qui tance : « Cet acte mal réfléchi a donné l’occasion à des individus mal intentionnés de saccager et de piller des biens publics et privés ».
Au regard de tout ce qui a été fait, la plateforme «Le Mali Est Pour Nous Tous » invite le M5-RFP à « l’une des valeurs cardinales qui a fait la grandeur de ce pays : LE DIALOGUE. Nous invitons une fois de plus le M5-RFP au dialogue. Le dialogue a toujours été depuis le temps des empires une valeur sûre de résolution des conflits. Cette valeur léguée par nos ancêtres est toujours d’actualité. Nous en appelons au sens élève de responsabilité et de compréhension du M5- RFP pour s’assoir sous l’arbre à palabre entre frères Maliens afin de nous trouver une solution définitive. Le Mali a toujours été un pays de dialogue, de vivre ensemble, de cohésion sociale ; ne laissons pas ces valeurs nous échapper, car cela peut nous conduire à autre chose qu’on ne souhaite pas ».
Tout en demandant aussi au M5-RFP de sursoir à son mot d’ordre de désobéissance civile qui ne fait que paralyser le pays, la plateforme estime que chaque Malien doit avoir le souci de laisser les citoyens maliens vaquer à leurs occupations.
« Nous souhaitons que notre appel au dialogue soit entendu, faute de quoi, la jeunesse de la majorité présidentielle en générale et celle «Le MALI EST POUR NOUS TOUS» en particulier prendra ses responsabilités pour éviter à notre pays un embrasement qui peut lui être fatal », brandit-elle.
Rappelons que l’hymne national du Mali, l’inclination pieuse devant la mémoire de toutes les victimes militaires et civiles qui sont tombées pour la défense de notre chère parie: le Mali, et des malheureux évènements des 10 et 11 juillet 2020, le souhait de prompt rétablissement aux blessés, et la condamnation avec la dernière rigueur le saccage et le pillage des biens publics et privés ont été les moments forts de la rencontre.
Malizine