Une attaque a fait près d’une vingtaine de morts dans l’extrême-nord du Cameroun, dans la nuit de samedi à dimanche. Les autorités locales soupçonnent des terroristes de Boko Haram venus du Nigeria tout proche d’être à l’origine de cette action qui a visé un centre de déplacés. Le maire de la commune déplore la répétition de ces assauts.
Une attaque à la grenade a fait 18 morts et de nombreux blessés dans la nuit de samedi à dimanche dans un camp de réfugiés à Nguetchéwé un village à la frontière avec le Nigeria dans l’extrême-nord du Cameroun, près de Mozogo. Les victimes étaient endormies quand cette attaque, attribuée à des membres de Boko Haram, a eu lieu. Ce camp servait habituellement de refuge aux populations locales justement en cas d’attaque terroriste, mais des dizaines de familles s’y étaient en fait installés plus durablement, et il accueille environ 800 personnes.
Selon Medjeweh Boukar, maire de l’arrondissement, ces attaques sont fréquentes depuis plusieurs mois : « Les attaques, cela fait cinq mois que c’est devenu assez fréquent avec des tueries, des attaques de camps de militaires, l’enlèvement des personnes et leurs biens. Du côté du Cameroun, je remercie vraiment le gouvernement pour avoir pensé à serrer la ceinture avec les militaires. Mais du côté du Nigeria, c’est vide. C’est les membres de Boko Haram qui sont tous là-bas. C’est une chaine de montagne et ils se cachent là-bas dans les grottes pour sortir la nuit et venir attaquer. Il n’y a pas de surveillance. Nous avons vraiment peur parce que la population commence déjà à fuir. C’est la saison des pluies, les arbres sont devenus touffus, il y a beaucoup de lieux de refuge pour Boko Haram. Tout est bloqué, il n’y a plus de marché. Il n’y a aucune activité. Donc, finalement c’est compliqué pour la population, c’est compliqué pour l’État aussi. »
Dans l’extrême-nord du Cameroun, une des régions les plus pauvres du pays, les Nations unies ont décompté 52 attaques contre des civils au mois de juin.
RFI