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Le Général Salif Traoré va-t-il porter la responsabilité des tueries ?

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Au lieu de se servir de Boubou Cissé comme fusible, le président de la République en fait ainsi un fétiche qui va concentrer toutes les rancœurs des populations et particulièrement des leaders du M5-RFP, qui font de l’enquête sur les tueries un nouveau cheval de bataille. Et c’est peut-être ainsi qu’il faut comprendre le remplacement du Général Salif Traoré par le Général Bamba Moussa Keita à la tête du département de la Sécurité intérieure.

Dans les tueries de juillet, on parle beaucoup de la Force spéciale antiterroriste sous la responsabilité unique du ministre de la Sécurité, suivant le décret de création de cette unité dont le premier commandant n’hésitait pas à dire
que «la Forsat est là pour tuer», lors de la prise d’otage sanglante de Radisson Blu. Salif Traoré, va-t-il donc être présenté aux yeux de l’opinion nationale et internationale comme le responsable des tueries, lors même que ces événements malheureux ont eu lieu presqu’un mois après la démission collective du gouvernement déposée par Boubou Cissé et acceptée par le président de la République, qui a aussitôt reconduit le Premier ministre ?
Mais, au-delà de ces considérations politiques, le mini cabinet de Boubou Cissé souffre d’emblée de deux tares congénitales. D’abord, en ne considérant pas l’école et la santé comme champs prioritaires d’action, IBK
fait une entorse grave et inquiétante à la considération des pouvoirs régaliens de l’État. Ce qui interroge sur l’importance pour lui des questions de fond que pose le M5-RFP, quant à sa gouvernance considérée chaotique par
l’Imam Mahmoud Dicko et ses camarades du M5-RFP.
Ensuite, on ne peut s’empêcher de remarquer la seconde entorse, cette fois-ci au niveau des recommandations du Dialogue national inclusif, quant au respect de la question genre. En effet, pour un mini cabinet qui devrait
démontrer la volonté de changement et le respect du rôle et de la place des femmes dans la gouvernance, IBK et Boubou Cissé ont raté le coche en ne nommant pas une seule femme, alors que la problématique genre est prônée non seulement pour faciliter le dialogue national et la réconciliation des populations, mais aussi pour en faire la pierre angulaire du développement socio-économique.
Diambré Séga

Source : Sud Hebdo

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