La crise multidimensionnelle qui frappe le Mali n’est pas l’unique fait saillant de l’actualité dans la bande du Sahel. Les attentats terroristes ont aussi hissé cette région au-devant de la scène médiatique internationale.
La crise multidimensionnelle qui frappe le Mali n’est pas l’unique fait saillant de l’actualité dans la bande du Sahel. Les attentats terroristes ont aussi hissé cette région au-devant de la scène médiatique internationale.
En moins de 48 heures, plusieurs attentats ont retenti au Mali, au Cameroun au Tchad et au Burkina Faso. Ainsi, l’armée malienne a subi dimanche de nouvelles pertes lors de deux attaques simultanées dans le centre du pays qui ont fait cinq morts et cinq blessés. La double attaque s’est produite à la mi-journée dans le cercle de Niono, dans la région de Ségou, à une centaine de kilomètres de la frontière mauritanienne, où les forces armées ont essuyé plusieurs sérieux revers depuis le début de l’année. «Entre Goma-Coura et Diabaly, une mission FAMa (Forces armées maliennes, ndlr) a été accrochée par des terroristes. Au même moment, le camp de Gomacoura a été attaqué à l’arme lourde», a précisé l’armée sur Twitter.
«Au cours de cette attaque, les FAMa ont enregistré un bilan provisoire de 5 morts, 5 blessés et des véhicules détruits. Les violences terroristes auxquelles se mêlent des conflits intercommunautaires meurtriers se sont propagées au centre du pays, notamment depuis l’apparition en 2015 d’un groupe terroriste, Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance terroriste du Sahel affiliée à Al-Qaïda, dirigée par le prédicateur peul Amadou Koufa, et au Burkina Faso et au Niger voisins. Au moins 24 soldats maliens avaient été tués à la mi-juin dans une embuscade attribuée à ce groupe dans la localité de Bouka Wéré, au Sud- Est de Diabaly.
Dimanche au Cameroun, des éléments du groupe Boko Haram ont tué au moins seize personnes dans une attaque au nord du pays. L’attaque à la grenade a visé un camp de réfugiés selon une source des services de sécurité et un officiel local. Cette attaque a également fait six blessés. Le maire du district Medjeweh Boukar a indiqué que les attaquants avaient lancé, à l’aube, une grenade sur un groupe de personnes endormies à l’intérieur du camp, qui héberge environ 800 personnes dans le village de Nguetchewe. Ce village est situé dans le district de Mozogo, près de la frontière avec le Nigeria, à l’extrémité nord du pays. «Les attaquants sont arrivés avec une femme qui a transporté la grenade à l’intérieur du camp », a poursuivi le maire, ajoutant que des femmes et des enfants comptaient parmi les victimes. Le responsable de la commune a dénombré au cours du mois écoulé une vingtaine d’incursions et d’attaques de la part des éléments de Boko Haram.
Le Tchad n’est pas à l’abri non plus des attaques de la horde terroriste. Une incursion de Boko Haram a fait au moins dix morts parmi les civils et sept autres enlevés vendredi. «Vers trois heures du matin, des éléments armés ont attaqué Tenana, tuant deux femmes et huit hommes » de ce village de la région du Lac, une zone frontalière du Nigeria, du Niger et du Cameroun. « Ils ont enlevé sept hommes, pillé et brûlé le village avant de se retirer », selon des témoignages.
Dans cette région marécageuse parsemée d’îlots où les terroristes avaient trouvé refuge, l’armée tchadienne avait déclenché en avril une vaste offensive contre Boko Haram après la mort de 98 soldats dans l’attaque d’une de ses bases à Bohoma. Même scénario dans le nord du Burkina Faso où au moins six personnes, dont des enfants, ont été tuées et quatre autres blessés samedi soir par l’explosion d’un engin artisanal au passage de leur charrette.
Le Burkina Faso, particulièrement les régions du nord et de l’est, est confronté à des attaques terroristes qui ont fait plus de 1.000 morts et environ un million de déplacés depuis 2015. Dans la région du Sahel, les violences attribuées aux terroristes ont fait plus de 4000 morts selon un décompte de l’ONU.
M. T.