Victime d’accident dans la matinée du 02 août dernier sur la RN6, à l’entrée de Kassela, la voiture qu’il conduisait fut percutée de plein fouet par une autre venant en sens opposé, causant sa perte au volant.
Tous les morts n’ont pas le même poids. Certains pèsent plus que les monts mandingues. Abdine Kanté est de cela. A peine trente ans, le jeune recrue natif de Markala, de retour de la fête s’est éteinte à l’entrée de Kassela sur la RN6 (Bamako-Ségou). Seul garçon de sa famille, il a intégré la police cette année lors du tout dernier recrutement au terme d’une longue attente à la recherche d’emploi. Dans une de ses publications sur Facebook, il disait je cite :« Rien ne s’acquiert en un seul jour ! Evitez les pièges de la facilité ! Ayons la vision de prendre notre destin en main ! Rien ne vaut que pour soi !» La magie des mots en dit long sur l’état d’esprit du jeune bien avant son admission à l’Ecole des sous-officiers de la Police. Ses bonnes prédispositions lui ouvraient grandement les portes de la police, servir, toujours servir en toute humilité. Et il a rendu l’âme habillé en tenue de policier.
Après une longue attente, les élèves policiers se sont vu accorder une permission de 72h à la dernière minute, dans l’après midi du jeudi 30 juillet dernier, après plus de huit mois de formation cloîtré entre les murs de l’école de police. Fah lui, impatient de se jeter dans les bras de ses parents dans sa nouvelle posture de jeune policier, a profité de ce petit temps de répit pour se rendre auprès des siens accompagné d’une de ses grand-sœurs Salimata Kanté, blessée au bras dans le drame. Après des moments de retrouvaille et de joie en famille et avec ses amis, tous célébrant la jeune carrière de policier du benjamin de la famille, ce fut ses derniers moments de bonheur partagé.
Chaque année, comme tous les autres jeunes de la localité, il se rendait à Markala pour fêter auprès de ses parents qui y ont toujours vécu et lui y avait passé toute son enfance. Cette année fut la dernière pour “Fah“ au plus grand chagrin de sa famille et de ses amis, qui le voyaient tout heureux et plein de vie à la fête. La nouvelle de sa mort a produit l’effet d’un tonnerre au sein de ses amis et de sa famille. Qui avaient donné un au-revoir dans l’espoir de le revoir un jour, sans se rendre compte qu’ils faisaient ainsi leurs adieux. Il s’en est allé sur la pointe des pieds, fidèle jusqu’au bout à son sens de l’humilité et du devoir accompli.
Ses obsèques se sont déroulées le lendemain de l’accident dans la cour de l’Ecole Nationale de la Police sous la fanfare de la police, en présence de ses amis et des membres de sa famille. Ce fut une fin triste, arraché à la fleur de l’âge, “Fah“ s’en est allé laissant derrière lui des parents et amis inconsolables.
Reposes en paix brave policier ! Il continuera de vivre éternellement dans nos cœurs.
Ousmane Mariko
Source: L’Informateur