Face à la crise malienne, Amnesty International sort de son silence et dénonce une « répression sanglante ». C’est à travers un communiqué en date de ce mercredi 5 août 2020. L’ONG par le biais d’Ousmane Diallo, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest à Amnesty a expliqué quelques faits de la crise, tout en indiquant que les agents de sécurité ont donné la mort à des civiles avec des balles réelles. Ceci intervient quelques jours après l’atterrissage manqué d’un avion de l‘ONU, à l’aéroport de Gao qui provenait de Bamako et qui a fait 11 blessés, dont un dans un état critique.
« Au moins 11» manifestants tués selon Amnesty
Au Mali, des civils avaient manifesté le mois dernier pour exiger la démission du président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Laquelle manifestation a tourne au vinaigre et a conduite a trois jours de troubles meurtriers. Selon l’ONG des agents en uniforme ont « tiré à balles réelles sur les manifestants…», alors que ceux-ci se rassemblaient près du domicile l‘imam Mahmoud Dicko, figure de la contestation, suite à des rumeurs relatives à son arrestation. Les « agents de sécurité et des policiers ont alors tiré à balles réelles sur les manifestants, tuant quatre personnes » a indiqué Amnesty qui parle d’une « répression sanglante ». Le communiqué précise qu’un jeune de 25 ans a été touché par balle, alors qu’il était dans une mosquée. Il en est de même pour un jeune laveur de voitures de 21 ans.
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Les témoins cités par le communiqué parlent d’une dizaine de personnes tuées par balles. Ils parlent même « des hommes encagoulés et lourdement équipés et armés et soupçonnés d’appartenir aux Forsat ( Force spéciale antiterroriste )… » qui ont interrompu les rassemblements de l’opposition. Ils sont aussi soupçonnés d’avoir interrompu les rassemblements près du domicile de l’imam Dicko. Ils étaient descendus de « deux bus banalisés » précise Amnesty qui dresse un bilan d’« au moins 11» morts du nombre de manifestants et de passants tués.
Amnesty exige une « enquête approfondie »
Le climat d’insécurité dans lequel se trouve le Mali et le règlement de la crise politique actuelle relative aux législatives de mars-avril dernier constituent les causes des violences observées dans le pays. Ferme, l’ONG exige une investigation sur l’implication de la Force spéciale antiterroriste (Forsat) dans ces manifestations. Amnesty réclame une « enquête approfondie » sur le rôle qu’aurait joué la Force spéciale antiterroriste (Forsat) dans lors des événements peut-on lire dans le communiqué. La solution d’un gouvernement d’union nationale proposée par la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est rejetée par l’opposition qui refuse d’intégrer un gouvernement d’union nationale. Le 11 août prochain, donc dans quelques jours, la classe de l’opposition envisage manifester à nouveau.
Source : La Nouvelle Tribune