Après une brève excommunication consécutive à des appels favorables au maintien d’IBK à son poste de président de la République, Issa Kaou Djim est revenu dans les rangs du mouvement contestataires. Et cela après la réaction musclée du président de l’«Ensemble Mali Koura» de Cheick Oumar Sissoko. «Désormais Issa Kaou Djim ne répond plus au nom de M5-RFP, mais plutôt à celui de la CMAS. Tout ce qu’il dira n’engagera pas le mouvement du 5 juin car ceux qui ne sont pas pour la démission du président ne sont plus de M5-RFP.
Désobéissance civile :
Des jeunes du M5 RFP en prison « pour entrave à la liberté de travail, attroupement et trouble à l’ordre public »
Après la trêve de la Tabaski, la désobéissance civile du M5 RFP a repris de l’ardeur dans les six (6) communes de Bamako ainsi qu’à Kati, Bougouni, Sikasso, Kayes, Ségou et Koulikoro. Agissant au nom des contestataires du régime, des groupuscules de jeunes ont tenté de prendre d’assaut de nombreux services publics avec le dessein de transformer chacune des localités concernées en une ville morte.
«C’était la meilleure réponse que nous pouvions donner à ceux qui, de bonne ou mauvaise, ont confondu trêve et essoufflement », a expliqué Dr. Choguel Kokala Maïga, le porte-parole du comité stratégique du M5-RFP, lors du point de presse préparatoire du rassemblement prévu pour demain.
Sauf que les forces de l’ordre, dans leur mission de protection des personnes et de leurs biens, n’ont pas manqué de répondre à leur tour par nombre d’arrestations dans les rangs de la jeunesse du mouvement contestataire. Aussitôt interpellés, les intéressés ont été présentés à des juges. Condamnés, ils ont été déférés à la Maison d’Arrêt Centrale sise à Bamako-coura. Ainsi, les tribunaux des Communes I, II et IV de la capitale ont respectivement condamné des jeunes manifestants à 45 jours, 6 mois et un an d’emprisonnement ferme, selon les cas, «pour entrave à la liberté de travail, attroupement et trouble à l’ordre public».
Le M5-RFP, qui a exigé leur «libération immédiate», estime qu’ils ne faisaient qu’exprimer leur droit constitutionnel. Le mouvement anti-IBK a par ailleurs mis en garde les ministres de la Sécurité et de la protection civile le Général Mbemba Moussa Keïta ainsi que celui de la Justice Me Kassoum Tapo contre «les arrestations arbitraires et brutales» et «les incarcérations et condamnations expéditives» tout en les menaçant de rendre compte des actes posés, sûrement après la démission éventuelle du président.
Amidou Keita