Les membres de la nouvelle Cour Constitutionnelle et ceux de la Cour Suprême ont prêté serment hier. La cérémonie marque l’entrée en fonction en remplacement de l’ancienne équipe « liquidée » par le Président de la République au lendemain des manifestations du 10 juillet dernier. Cette cérémonie marquant un pas vers une sortie de crise, a enregistré la présence du Président de la République, du président de l’Assemblée Nationale, les élus et les membres du Gouvernement restreint, la famille judiciaire. Tous étaient au rendez-vous sauf l’ancien Président de la Cour Constitutionnelle.
Cette audience solennelle d’installation et de prestation de serment des membres de la Cour Suprême, suivie de la séance plénière de prestation de serment des membres de la Cour Constitutionnelle s’est déroulée dans une bonne ambiance.
Ladite cérémonie etait présidée par Ibrahim Boubacar KEITA, Chef de l’Etat, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature en présence de l’Honorable Moussa Timbiné, Président de l’Assemblée Nationale et les membres du Gouvernement restreint.
Étaient également présents, le Corps diplomatique et plusieurs autres personnalités dont un invité de marque, le Médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan.
Si tout s’est bien déroulé au cours de cette cérémonie, ce n’est pas la bonne ambiance dans les coulisses. Car Ibrahim Boubacar Kéita au-delà de la grande manifestation qui agite le pays, est sous une tension dans son camp. La demande de son parti le RPM fait grand bruit. C’est la première fois que les cadres du parti du Président lèvent la voix et demandent directement le poste du Premier ministre. Ils ajoutent de l’eau au moulin du M5-RFP et l’imam Mahmoud Dicko qui demandent la démission de Boubou Cissé pour faire place à la nomination d’un homme consensuel pouvant former un Gouvernement d’Union.
Le pire, l’absence de la Présidente (ancienne) de la Cour Constitutionnelle à la cérémonie de prestation de serment. Puisqu’elle n’a jamais digéré sa démission depuis l’abrogation de la Cour par le Président de la République.
« Avant l’expiration du mandat, il ne peut être mis fin à titre temporaire ou définitif aux fonctions des membres de la Cour Constitutionnelle que dans les formes prévues pour leur nomination et après avis conforme de la Cour statuant à la majorité des 2/3 de ses membres », rappelaient Manassa et les siens à IBK.
Jusqu’à preuve du contraire, Manassa Danioko ne voudrait pas reculer devant qui que ce soit, même le président de la République IBK, surtout que la loi le lui permet. Pour elle, il faut respecter les textes de la République. En abrogeant le décret de la Cour Constitutionnelle, Manassa et ses amis estiment que IBK qui a juré de « respecter et de faire respecter la constitution et la loi » a violé la Constitution.
C’est ce qui vaut d’ailleurs leur rappel à l’ordre du président IBK à travers un « recours gracieux ».
« En rompant l’ordre constitutionnel vous rompez la légitimité qui garantit votre propre mandat et celui des membres des autres institutions de la république », lui rappellent les trois membres restants de la Cour.
Et pour (…)
KADOASSO I
Source: NOUVEL HORIZON