Au moment où l’État du Mali mobilise des bataillons à Bamako pour traquer des manifestants à mains nues, des groupes terroristes s’affrontent au nord et au centre du pays pour le contrôle de la bande sahelo-saharienne. Malgré l’important arsenal déployé par les puissances étrangères, la France, les États-Unis et la Mission des Nations unies, ces terroristes parviennent à tisser leur toile sur une bonne partie du Sahel.
La nature a horreur du vide, dit l’adage. Sur les espaces abandonnés par l’Etat, à travers les forces armées et de sécurité, les groupes terroristes liés à Amadou Kouffa et ceux de l’État islamique du grand Sahara (EIGS) tentent de bâtir leur empire de la terreur. Depuis peu, l’on signale des accrochages entre groupes terroristes pour le contrôle des zones stratégiques dans le Sahel. La dernière en date, selon des sources concordantes, a eu lieu, ce 11 août 2020, entre EIGS et JNIM, dans la localité d’Adjar Nadamos, commune de Talatayte. Ces derniers affrontements ont, dit-on, fait des victimes de part et d’autre. De sources locales, les blessés de l’EIGS ont été aperçus au Cscom de Indelimane alors que ceux du JNIM ont été signalés à Tin Tachori.
Face à la situation sécuritaire précaire dans plusieurs localités du centre et du nord du Mali, des observateurs n’hésitent pas à plaider en faveur d’une solidarité sous-régionale en dehors de la Mission des Nations unies (MINUSMA) sur place qui ne cesse de montrer ses limites quant à la restauration de l’intégrité territoriale de nos États.
« Nos frères ouest-africains doivent agir à temps. Le Ghana et le Togo doivent envoyer des troupes au Niger, le Bénin et la RCI au Burkina Faso, la Guinée et le Sénégal au Mali. Tous ces soutiens doivent se faire en dehors du cadre Franco-ONUSIEN », suggère Fahad Ag Almahmoud sur sa page Facebook.
Au regard de la complexité de la crise, des observateurs estiment qu’il urge de trouver une alternative plus crédible, d’autant plus que l’ONU n’a jamais réussi à imposer la paix partout où elle a été déployée, à travers le monde.
« Vous savez parfaitement, depuis la création de l’ONU jusqu’à nos jours, elle n’a jamais obtenu la Paix dans aucun pays, mais partout où elle passe, elle a réussi quand même à déstabiliser ces pays et diviser les peuples », souligne un internaute.
Pour rappel, depuis 2013, plus de 12 000 Casques bleus opèrent seulement au Mali pour aider l’État à restaurer son intégrité territoriale. Quant à la France, elle a déployé pas moins de 5 000 éléments dans l’espace du Sahel pour traquer les terroristes, dans le cadre de l’opération Barkhane. Ces dispositifs militaro-sécuritaires quoi qu’importants n’ont pu empêcher l’expansion des groupes jihadistes du nord vers le centre du Mali. Des voisins du Mali, dont le Burkina Faso et le Niger ont également été bien servis. Ce qui amène les observateurs à imaginer une autre stratégie plus efficace dans un contexte de solidarité ouest-africaine afin de bloquer et d’éradiquer ces forces du mal dans le Sahel.
PAR SIDI DAO
Source : INFO-MATIN