La giga mobilisation de ce mardi 11 août à l’appel de l’imam Dicko et du M5-RFP est non seulement un tournant dans le combat pour libérer le Mali du règne de l’incompétence, de la corruption et de la soumission, mais elle est aussi une réponse à des personnalités ou institutions qui s’évertuent contre toutes les évidences à saper le moral des Maliens et, par voie de conséquence, à saboter leur lutte. Le premier message s’adresse à : -Goodluck Jonathan et à la CEDEAO dont la médiation revêt de plus en plus les allures d’une provocation faite à l’imam Dicko et au M5-RFP. L’ancien président nigérian est venu apporter sa bénédiction à l’installation d’une Cour constitutionnelle illégalement constituée et a poussé l’audace jusqu’à demander au M5 lors, de l’audience chez l’imam, de renoncer à la sortie de ce mardi 11 août ! La CEDEAO s’est si gravement disqualifiée dans sa médiation au Mali que nous avions appris que IBK, dans l’incapacité d’appliquer la clause des recommandations relative à la démission des « députés nommés » a demandé par lettre et obtenu de la CEDEAO, l’autorisation de permettre à Moussa Timbiné de désigner 3 membres pour la Cour constitutionnelle. Toute honte bue, Goodluck Johnathan a présenté cet événement, au prix de l’entorse que l’on sait désormais, comme un pas dans la résolution de la crise alors que le forcing opéré complexifie la crise.
Le succès de la manifestation du 11 août est un cinglant démenti à : -RFI/France 24 dont les correspondants aux ordres de la diplomatie française se tuent, depuis l’annonce de la trêve dans la désobéissance, à convaincre leur employeur (le gouvernement français) que le Mouvement s’est essoufflé. La colère de la rue malienne est plus forte que jamais et elle ne se dégonflera pas pour les beaux yeux d’un journalisme de connivence et si ce n’était d’ailleurs que ça !
La mobilisation exceptionnelle de ce mardi est : -une gifle à tous les menteurs qui, pour le confort de leur esprit, avançaient que les foules sorties le 05 et 19 juin ainsi que le 10 juillet répondaient plutôt à l’appel de Nioro et que le “ralliement” du chérif Bouyé anéantirait le M5-RFP. Les faits sont là. Têtus ! C’est une preuve supplémentaire que le vent de contestation qui s’est levé pour libérer et refonder le Mali n’est pas d’essence religieuse mais bien un mouvement patriotique authentique qui énerve l’ancien Ambassadeur de France au Mali, Nicolas Normand qui, au mépris de toute respectabilité, avait relayé avec enthousiasme la fake news du retrait de l’imam Dicko du M5-RFP à la demande du chérif de Nioro. Comme quoi la religion ne les dérange pas quand cela sert leurs thèses et leurs intérêts.
La giga mobilisation de ce 11 août est aussi : -une interprétation directe du président français Emmanuel Macron sensible à la souffrance de la rue libanaise et révolté par la corruption du gouvernement libanais mais hermétiquement fermé à lutte du peuple malien et accommodant avec la corruption et la gabegie de IBK et de son régime. Pour deux fois moins de monde, les manifestants libanais ont obtenu la démission de leur gouvernement ; les Maliens sont pour la quatrième fois dans la rue par centaines de milliers et cette soif populaire de justice, de bonne gouvernance, de sécurité et de meilleures conditions de vie est assimilée à un péril islamiste.
Le message du mardi 11 août 2020 s’adresse enfin à IBK qui doit se convaincre qu’il ne gouvernera plus ce pays parce que les Maliens lui ont, dans leur écrasante majorité, définitivement tourné le dos. Il peut répondre à la colère du peuple par la répression judiciaire si les juges oublient que c’est l’argent du contribuable qui leur a été généreusement donné en prime ; IBK peut aussi s’abriter derrière les boucliers et les baïonnettes ; il peut continuer à prendre tous les décrets à sa convenance, il n’obtiendra plus rien de ce peuple par la démocratie et une adhésion commune aux valeurs républicaines. Car sa recherche de solution à lui à cette crise s’est traduite par la violation de son Serment, le piétinement de toutes les règles du jeu constitutionnel et du fonctionnement des institutions, la gestion du Mali selon la volonté de puissances étrangères (États ou Organisations). Au final, et c’est le dernier message du 11 août, nous ne sommes plus au Mali ni en République ni en démocratie !
Bakary Diarra
In Refondation du Mali
Source: L’Aube