La négligence du gouvernement vis à vis de la crise scolaire risque decréer plus de problèmes au gouvernement qui est déjà suffisamment pris à la gorge par le M5-RFP. Si les enseignants dans l’ensemble avait salué les promesses du président d’appliquer entièrement l’article 39 lors d’une de ses adresses à la nation, le réveil a été, si on peut le dire ainsi, brutal pour ces fonctionnaires qui voyaient leur bourse grimpée. Pour cause, le PV de conciliation ayant abouti à des accords se trouve modifié, on ne sait par l’ordre de qui. Cependant, cette nouvelle situation a agrandi le fossé qui existait déjà entre les syndicats des enseignants et le gouvernement. Engager un nouveau bras de fer avec les enseignants grévistes est un pari à la fois osé et risqué surtout que les enseignants se sentant roulés dans la farine, ont décidé cette fois-ci de se faire attendre par des actions fortes. Pour mettre en exécution leur menace, ils ont décidé ce lundi d’arrêter les cours, de suspendre toutes activités pédagogiques ( formation, correction, surveillance, le boycott des examens) et fermer toutes les structures de l’éducation jusqu’à l’application effective de l’article 39.
Une situation qui risque de coûter chère au département de l’éducation par ricochet le gouvernement. Les frustrations et grognes sociales n’ont jamais été un bon présage pour les gouvernants. Faire la sourde oreille et tenir tête à l’un des corps les plus nombreux, est la plus grosse erreur qu’un gouvernement puisse commettre. Désormais, le spectre d’une année blanche plane plus que jamais sur l’école malienne. Si jusque-là, l’État a essayé de coller et recoller les morceaux pour sauver l’année, cette nouvelle crise, si elle n’est pas résolue dans un bref délai, aura raison sur l’année scolaire. Le pire est d’éviter que cette vague de mécontents vienne s’ajouter aux manifestations du M5-RFP. Il est temps que l’État s’assume par le respect de ses engagements pris solennellement car “on ne gouverne pas innocemment “. Le pays est actuellement fragilisé par plusieurs maux, une autre crise est de trop.
Amadingué Sagara
Source: Le Pays