Les réactions à l’internationale ont fusé de partout suite à la mutinerie militaire qui a abouti, hier mardi, à l’arrestation du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, son Premier ministre Boubou Cissé, les autres membres du gouvernement, le président de l’Assemblée nationale et plusieurs officiers supérieurs de l’armée.
La communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest, l’Union africaine, la France, les Etats Unis ont tous réagi, hier soir, sur l’évolution de la situation sociopolitique qui a finalement tourné à une mutinerie militaire. La CEDEAO, médiateur dans la crise malienne, a été la première organisation régionale à condamner cette mutinerie. Elle a invité « les militaires à regagner sans délai leurs casernes ». Cette organisation sous-régionale a réitéré, dans ce communiqué, sa ferme opposition à « tout changement politique anticonstitutionnel » en exhortant les militaires à demeurer dans une posture républicaine. La CEDEAO dit condamner avec vigueur la tentative en cours et promet de prendre toutes les mesures nécessaires à la restauration de l’ordre constitutionnel, par le rétablissement des institutions démocratiquement élues, conformément aux dispositions de son protocole additionnel sur la bonne gouvernance et la démocratie ».
Sur le même sujet, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères française, Jean-Yves Le Drian, dit condamner avec la plus grande fermeté cet événement grave. « La France partage pleinement la position exprimée par la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et réaffirme avec force son plein attachement à la souveraineté et à la démocratie malienne», a-t-il indiqué dans une déclaration. C’est dans ce contexte que l’organisation entend dépêcher quatre chefs d’Etat dans les prochaines heures à Bamako. Il s’agit du Nigérien Mahamadou Issoufou, le Sénégalais Macky Sall, le Ghanéen Nana Akufo-Addo et l’ivoirien Alassane Ouattara. En plus de cette mission des chefs d’Etats, une réunion d’urgence du conseil de sécurité de l’ONU sur la situation du Mali est prévue ce mercredi 19 août 2020.
Le président de la commission de l’union africaine, Moussa Faki Mahmat, rejette lui aussi l’arrestation du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, le Premier ministre et les autres membres du Gouvernement en appelant à leur libération immédiate. Le chef de l’UA a réaffirmé comme les deux premiers intervenant son opposition à toute tentative de changement anti constitutionnel. «Nous appelons les mutins à cesser tout recours à la violence et au respect des Institutions républicaines », a-t-il appelé.
Dans un tweet, J-Peter Pham, un haut responsable de l’Ambassade des Etats Unis au Mali dit suivre avec inquiétude l’évolution de la situation au Mali. «Les USA s’opposent à tout changement extra- constitutionnel de gouvernement, que ce soit par ceux qui sont dans la rue ou par les forces de défense et de la sécurité », a-t-il tweeté ce diplomate américain.
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