Les manifestations sur la voie publique sont suspendues jusqu’au 15 septembre. Annonce faite en conseil des ministres mercredi 19 août à deux mois de l’élection présidentielle. C’est la conséquence des violences meurtrières qui ont émaillés certaines manifestations la semaine dernière. Une disposition prise en vertu de l’état d’urgence en vigueur en Côte d’Ivoire depuis le début de la pandémie.
Avec notre correspondant à Abidjan, Pierre Pinto
Les manifestations sur la voie publique sont suspendues jusqu’à la mi-septembre et ne seront autorisées que dans les enceintes closes ou les espaces dédiés sécurisés. Cette suspension est présentée comme la conséquence des manifestations de la semaine dernière qui ont parfois donné lieu à des débordements violents.
Cette décision intervient alors que Alassane Ouattara doit recevoir samedi l’investiture du RHDP au Stade Felix Houphouët-Boigny d’Abidjan, mais aussi alors que les mouvements de femmes des partis d’opposition appelaient à manifester ce vendredi à Cocody.
« L’exercice de la démocratie, oui, puisque nous sommes un Etat de droit, chacun doit exprimer son point de vue. Mais il faut aussi intégrer le principe que nous sommes sous état d’urgence, avance Sidi Touré porte-parole du gouvernement. Donc, pour ce qui est des manifestations annoncées, elles devront rentrer dans le cadre de ces nouvelles dispositions qui ont été stabilisées par le conseil des ministres. »
Le bilan officiel des violences qui ont émaillés les manifestations anti 3e mandat de la semaine dernière dans plusieurs villes a été revu à la hausse : 6 morts, 173 blessés et 69 arrestations.
Parmi les personnes arrêtées certaines figures de la politique comme la présidente déléguée du GPS (le parti de Guillaume Soro) Anne-Marie Bonifon, ou l’activiste Pulcherie Gbalet sont toujours derrière les barreaux.
Mardi, Amnesty international appelait à la libération des personnes arrêtées pour avoir exprimé leurs opinions politiques et surtout accusait la police d’avoir collaboré avec des groupes d’hommes armés déployés pour disperser violemment les manifestations. « Nous attendons les preuves » a rétorqué le porte-parole ce mercredi.
RFI