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Madagascar: 20 morts et des évadés lors d’une mutinerie à la prison de Farafangana

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Plus de 130 personnes jugées, des peines atteignant presque le siècle d'emprisonnement, la justice guinéenne a fait les choses en grand (illustration).

Une mutinerie a eu lieu à la prison de Farafangana, ville de la côte du sud-est de Madagascar. En milieu de journée, des détenus se sont rebellés contre les agents pénitentiaires de cette maison d’arrêt qui se situe en plein centre-ville et qui compte 357 prisonniers. Il y a eu 88 évadés, dont 20 ont été tués. 39 ont finalement été retrouvés après les recherches des forces de l’ordre. Il reste une vingtaine de détenus en fuite.

Avec notre correspondante à Antananarivo,  Laetitia Bezain

C’est vers 12h15, peu après le déjeuner, que les prisonniers se sont attaqués aux agents pénitentiaires. « Les détenus étaient en surnombre et certains sont parvenus à prendre l’arme de l’un des agents », indique le secrétaire d’État à la Gendarmerie, le général Richard Ravalomanana. Un garde a été blessé. La prison compte 44 membres du personnel, employés de bureaux et greffes compris, pour 357 détenus.

« La mutinerie était très bien organisée », selon la directrice de l’administration pénitentiaire de la région Atsimo Atsinanana, Nadège Patricia Razafindrakala. « Les détenus se sont divisés en deux groupes. Ceux du côté ouest se sont attaqués aux gardes pénitentiaires en leur jetant des pierres, tandis que ceux du coté Est ont forcé un passage via les toilettes pour s’évader », précise-t-elle.

L’évasion a engendré une riposte très dure des forces de l’ordre. Sur les 39 évadés capturés, 8 sont gravement blessés et ont été transportés à l’hôpital. Vingt autres ont été tués. « Ils ont succombé sous les feux des forces de sécurité venues en renfort parce qu’ils ont fait de la résistance lors de la poursuite avec l’arme qu’ils avaient volée et des jets de pierres », fait savoir le secrétaire d’État à la Gendarmerie. L’arme a depuis été retrouvée, a indiqué le ministère de la Justice.

« Nous avons riposté parce que les détenus étaient très déterminés. Certains ont réussi à prendre un pistolet mitrailleur à l’un des gardes de la prison. C’est après l’évasion, après des tirs de sommation, que les fugitifs ont été tués », poursuit la directrice de l’administration pénitentiaire de la région.

Première évasion d’ampleur

Des photos des corps sans vie de ces évadés, prises par les habitants de la ville, ont circulé sur Facebook tout l’après-midi et ont choqué une grande partie des utilisateurs du réseau social.

Deux évadés sont portés disparus. « Nous sommes entourés par la mer et des lacs et certains détenus ont fui en pirogue. Quand on a essayé de tirer, ils ont disparu… La petite pirogue a coulé », détaille Nadège Patricia Razafindrakala.

La raison de cette mutinerie n’est pas encore établie. « Comme dans toute prison, les détenus ont soif de liberté mais c’est la première fois que nous assistons à une évasion de cette ampleur », remarque la directrice de l’administration pénitentiaire de la région. « Je ne sais pas pourquoi il y a eu cette révolte mais peut-être qu’il faut dire que la situation était difficile depuis quelques temps à cause des mesures sanitaires. Les règles étaient plus strictes que d’habitude pour protéger les détenus des contaminations extérieures. Il y a, par exemple, l’interdiction de visite des familles. Je pense que cela a pu jouer psychologiquement sur les détenus. »

RFI

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