Dernier foyer de contamination encore existant en Chine, la région autonome du Xinjiang, qui recense 183 cas de contaminations, a instauré un confinement des plus durs. Tellement dur que les habitants ont manifesté leur colère sur les réseaux sociaux.
De notre correspondant à Pékin, Zhifan Liu
Après 37 jours de confinement pur et dur, certains habitants de la ville de Urumqi, capitale de la région, ont été autorisés à profiter d’activités en plein air. Mais le périmètre ne s’étend pas plus loin que la cour intérieure des lotissements où les habitants peuvent jouer au badminton ou effectuer un footing.
Pour réellement respirer l’air frais, il faudra encore patienter pour que les mesures imposées mi-juillet s’assouplissent. Pourtant, la ville de deux millions d’habitants n’a plus connu aucun cas de contamination au coronavirus depuis neuf jours maintenant, un paradoxe que les internautes ont pointé du doigt sur la toile chinoise.
Dénonciation des conditions de quarantaine
Les citoyens se sont aussi empressés de dénoncer leurs conditions de quarantaine, photos à l’appui : des portes scellées de l’extérieur avec un verrou posé par les autorités locales. D’autres quartiers ont imposé à leurs habitants en bonne santé de prendre un médicament traditionnel chinois. Durant le week-end, des vidéos circulaient sur internet, montrant des habitants menottés à des barrières dans les rues, pour avoir enfreint le confinement.
Alors que l’épidémie est sous contrôle depuis plusieurs semaines dans le reste du pays, la situation dans le Xinjiang tranche avec le quadrillage partiel mis en place par les autorités pékinoises au début de l’été dans la capitale chinoise lors d’une seconde vague de l’épidémie. Les médias d’État ont justifié cette stratégie par les normes sociales dans la région, et par l’attrait des habitants pour les activités en extérieur.
C’est aussi dans le Xinjiang que la Chine a construit des camps d’internement qui regrouperaient environ un million de Ouighours, minorité ethnique musulmane et turcophone.
RFI