Attendu en Italie ce mardi 25 août, le ministre chinois des Affaires étrangères entame une tournée dans cinq pays européens, dont la France. C’est la première visite de Wang Yi à l’étranger depuis l’irruption du Covid-19. La préservation du multilatéralisme devrait être au menu des échanges, de même que la réorganisation des chaînes d’approvisionnement mondiales. Mais le sujet le plus brûlant sera sans nul doute l’attribution des contrats pour la 5G, dont le géant chinois des télécom Huawei est progressivement écarté en Europe.
Le chef de la diplomatie chinoise va tenter d’endiguer la vague de réglementations anti-Huawei, qui barrent peu à peu la route de la 5G au géant chinois des télécom en Europe.
Proche de la position américaine, le Royaume-Uni n’est pas au programme. Londres a déjà interdit l’achat de nouveaux équipements Huawei à partir de décembre prochain.
La première étape de la tournée officielle du ministre chinois des affaires étrangères doit avoir lieu en Italie, seul pays de la liste à avoir intégré officiellement le projet d’infrastructure chinois des « Nouvelles routes de la soie », rappelle notre correspondant à Pékin, Zhifan Liu.
L’Allemagne tranchera le sort de Huawei en septembre
Wang Yi devra convaincre son homologue italien de ne pas exclure Huawei du développement de la 5G, leader mondial dans le domaine, mais présenté comme proche du pouvoir communiste.
Après l’Italie, Wang Yi se rendra aussi en Norvège, où l’opérateur Telenor a préféré le Suédois Ericsson au Chinois Huawei, puis aux Pays-Bas, qui prévoient de bannir certains opérateurs des parties critiques de leur réseau.
Autre esacle prévue en France où le gouvernement a une position ambivalente, pas d’interdiction totale de Huawei mais des autorisations non renouvelables de moins de 5 ans, ce qui menace la rentabilité des investissements de l’équipementier chinois. Dernière étape de Wang Yi : l’Allemagne, qui doit trancher le sort de Huawei en septembre.
Prochain sommet avec Xi Jinping
Cette première visite officielle depuis la propagation de l’épidémie a aussi pour but de reprendre contact avec l’Europe à l’heure où les relations entre Pékin et les États-Unis sont de plus en plus tendues.
La Chine voit ce séjour comme une occasion de promouvoir le multilatéralisme pour redémarrer l’économie mondiale alors que le pouvoir communiste, avide de démontrer la supériorité du modèle sanitaire chinois, a échaudé plusieurs chancelleries européennes. Une attitude offensive symbolisée par l’instauration au milieu de l’été d’une loi de sécurité nationale liberticide à Hong Kong.
Ces rencontres doivent aussi aider à préparer le prochain sommet mi-septembre entre les leaders européens et le président Xi Jinping, qui devraient tourner autour d’un accord commercial entre l’UE et la deuxième puissance mondiale
RFI