Les colonels putschistes de Kati s’auront-ils se montrer à la hauteur des nombreuses assurances données à la population ? Rien n’est moins sûr, du moins pour ce qui concerne certaines recommandations herculéennes du DNI que la junte a promis de remettre au goût du jour ?
Y figure, par exemple, celle relative au paiement de la dette intérieure d’autant plus inapplicable que l’état du trésor public ne s’y prête point. Quid de la relecture de l’Accord pour la paix et réconciliation issu du processus d’Alger. Il s’agit manifestement d’une vicieuse épine dans les pieds de la junte, en dépit de sa main-tendue aux groupes armés.
Ces derniers n’ont d’ailleurs pas manqué de rappeler qu’ils seront intraitables quant à l’application intégrale des conclusions d’Alger et de leurs documents attenants. Or il est de notoriété publique que la mise en œuvre dudit accord en l’état consacre la disparition du Mali en tant que peuple unie.
Toutes choses que les Maliens rechignent à accepter alors c’est la condition pour que transition annoncent les couleurs d’offertes d’une gestion différente de celle du régime défunt.
La question malienne à l’ONU
Les conséquences d’une rupture brutale du régime sont manifestement insondables pour un pays sous tutelle comme le Mali. Contrairement à la fierté affichée face à la grogne de communauté internationale, les implications du coup d’Etat pourraient avoir des répercussions plus graves qu’attendues en cas de longue absence d’autorités légitimes.
Et pour cause, c’est la condition sine qua non d’accès aux appuis techniques et financiers de nombreux de partenaires peu enclins à traiter avec les pouvoirs dépourvus d’onction populaire.
Ce n’est pas tout. En cas de prolongement de la durée de la transition, il est tout aussi possible de basculer dans la zone de compromission de la mission onusienne au Mali. Il n’est pas exclu, en clair, que le Conseil de sécurité des Nations-Unis refuse d’examiner de reconduite la mission de la Minusma, dont l’intervention assure la sécurité de pans entiers du pays ainsi que l’accès des populations aux services sociaux de base.
Source: Le Témoin