Les ex-seigneurs de guerre envoyés début juillet dans la province de l’Ituri par Félix Tshisekedi pour négocier un cessez-le-feu avec les miliciens de la Codeco sont optimistes par rapport aux résultats à mi-parcours de leur travail. Mais au-delà de l’optimisme affiché, la situation est beaucoup plus complexe dans cette région. Bien plus, ces miliciens n’obéissent pas à un seul commandement et ne sont pas clairs sur les revendications.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi
Deux groupes, représentant d’après eux des milliers de combattants parmi les miliciens, ont signé la semaine dernière un cessez-le-feu unilatéralement. Ils disent vouloir montrer leur bonne foi.
Kalachnikovs en bandoulière, treillis bien en place, les combattants de ces deux groupes ont échangé avec les émissaires de Kinshasa. Ils ont accepté de ne plus s’attaquer aux forces de l’ordre et de sécurité et de faciliter la circulation des humanitaires. Localisés aux alentours de Walendu Pitsi, dans le territoire de Djugu, ces deux groupes disent aussi être prêts à s’insérer dans un programme de démobilisation.
Mais le travail à faire reste énorme, particulièrement dans la région minière du sud du territoire de Djugu. Plusieurs autres assaillants armés organisés en petits groupes y font la loi et continuent à tuer.
L’autre initiative de paix en cours, c’est celle de la Monusco. Pas impliquée à cette démarche portée par d’anciens seigneurs de guerre accusés des crimes graves, la mission onusienne mène aussi ses séances de dialogue communautaire dans la région. Avec des patrouilles de longue portée, des bases permanentes et temporaires récemment déployées, les casques bleus sont également impliqués dans l’action militaire.
Par exemple, ces derniers jours, des forces spéciales uruguayennes ont été déployées vers Fataki. Face à la complexité de la situation sur le terrain, la Monusco met également l’accent sur la sécurisation des axes routiers qui mènent vers Bunia, le chef-lieu de la province. Entretemps, à Kinshasa, le gouverneur de l’Ituri a intensifié son plaidoyer en faveur d’une plus grande implication du gouvernement central.
RFI