Une délégation du M5-RFP, conduite par le Président du Comité stratégique, le Dr Choguel Kokala MAIGA, a été reçue ce 26 août 2020 par la junte au camp Soundjata KEITA. Entre les deux principaux acteurs responsables de la chute du régime de l’ancien président, Ibrahim Boubacar KEITA, il été question de la feuille de route de la transition. A l’issue des échanges, les responsables du M5-RFP sont rassurés par la démarche de la junte qui consiste à écouter le peuple sur toutes les questions relatives à la gestion de cette transition. En retour, le M5-RFP a rassuré les militaires de son soutien et de son accompagnement.
Issa Kaou N’Djim : notre combat n’est pas pour la conquête du pouvoir, mais la reconstruction du pays
A l’issue de la réunion, Issa Kaou N’DJIM, membre de la délégation a déclaré : «Ça a été une rencontre très constructive. Dans les jours à venir, vous aurez des déclarations fortes venant du M5-RFP. Le sujet, c’est d’abord de partager des informations. Vous avez vu qu’un moment donné, la presse internationale a voulu faire croire à des choses qui ne sont pas exactes. Au cours de cette rencontre, nous avons été édifiés et rassurés par les responsables du CNSP. Mais, aussi, le CNSP est dans une dynamique de fédérer le Mali dans toutes ses composantes, pour qu’il y ait une bonne transition qui nous permettra de ne jamais tomber de travers. Pour ce faire, le CNSP a besoin du soutien de tout le monde, y compris son partenaire traditionnel, historique et légitime qu’est le M5-RFP. Donc, nous pensons que c’est la victoire du peuple malien qui est portée par le leadership du CNSP. Le CNSP et le M5-RFP travailleront main dans la main pour la reconstruction du pays. Aujourd’hui, nous partageons avec le CNSP la responsabilité de la réussite ou, n’en déplaise à Dieu, de l’échec de cette transition. Nous sommes condamnés à nous donner la main pour que le CNSP réussisse dans sa mission de restaurer la dignité, une vraie démocratie, des réformes sur le fond menant à la refondation de l’Etat.
Notre combat, au M5-RFP, n’est pas pour la conquête du pouvoir, mais la reconstruction du pays. Aujourd’hui, le CNSP doit rassembler tout le monde pour que l’ensemble du peuple puisse se mobiliser dans le cadre de ce combat. Cette transition doit combattre la corruption, restaurer l’autorité de l’Etat, et la possibilité d’organiser des élections crédibles pour nous, qu’à l’avenir, nous ne puissions plus connaitre un coup d’Etat dans ce pays. Pour cela, il faut que la transition nous permette de combattre la mauvaise gouvernance. Nous sommes venus aujourd’hui témoigner au CNSP notre soutien et notre accompagnement. Nous allons nous investir pleinement pour la réussite de la transition.
C’est au peuple de dire si c’est un civil ou un militaire qui va présider la transition. Mais, au M5-RFP, nous n’avons pas d’a priori. L’essentiel est que ça marche bien. Mais, il faut reconnaitre que l’action du CNSP a été décisive. Ils ont sauvé le pays. S’ils peuvent assurer la présidence de la transition de manière à rassembler tout le monde, cela est souhaitable».
Choguel Kokala MAIGA : le chemin est très clair dans nos têtes
De son côté, le Dr Choguel Kokala MAIGA précise : «les deux acteurs (CNSP et M5-RFP) doivent rester vigilants. Nous devons redoubler de vigilance pour que dans la confusion, les multiples experts, les spécialistes en démocratie ne viennent avec des propositions pour brouiller le chemin qui est très clair dans nos têtes.
En plus de rester non seulement vigilants, ces deux acteurs doivent se donner la main pour que cette mission réussisse. Nous devons nous tenir la main dans cette tempête pour arriver à bon port. Nous devons rester vigilants face à toute sorte de pression qui viendra faire échapper le processus aux véritables forces du changement. Nous avons convenu de nous retrouver très prochainement pour continuer à échanger. En une prochaine fois, nous ferons une véritable séance de travail. La primeur du document que nous avons élaboré au M5-RFP pour la transition sera réservée au CNSP avant de le rendre public. Nous devons éviter les erreurs du passé».
Abdoulaye OUATTARA
Afrikinfos-mali