Le président américain a accepté ce jeudi soir 27 août, dans les jardins de la Maison Blanche, la nomination de son parti comme candidat à un second mandat, en clôture de la convention républicaine. Donald Trump a concentré ses attaques sur son rival démocrate à la présidentielle, Joe Biden, affirmant qu’il serait le fossoyeur de « la grandeur de l’Amérique » s’il était élu.
« C’est l’élection la plus importante de notre histoire, prévient Donald Trump, le choix entre deux Amériques. » La sienne, présentée comme celle de l’ordre, ou celle du chaos démocrate, abandonnée à Joe Biden, le centriste de 77 ans, qui serait selon Trump une marionnette de l’extrême gauche, rapporte notre correspondant Eric de Salve.
« Biden est un cheval de Troie du socialisme, affirme le président. Joe Biden est un faible. Il prend ses ordres chez des gauchistes hypocrites qui conduisent leurs villes à la destruction tout en vivant loin de ce saccage. Et quand je demande si il veut couper les financements de la police, Joe Biden répond : “Oui, absolument !” »
En réalité, Joe Biden dit exactement l’inverse, mais le show politique prime sur la véracité. Un discours de plus d’une heure devant 1 500 personnes sur le National Mall. Jamais un président n’avait accepté sa nomination depuis la Maison Blanche, privatisée au service du Parti républicain après quatre jours d’une convention toute à la gloire de Donald Trump, avec en clôture un chanteur d’opéra et un feu d’artifice projetant le slogan « Trump 2020 » dans le ciel de Washington.
Donald Trump, président des États-Unis
Taxe sur les entreprises qui délocalisent
« Nous allons reconstruire la plus forte économie de l’Histoire », promet aussi Donald Trump. S’il est réélu en novembre, son administration imposera des taxes à toute entreprise qui quitterait les États-Unis pour créer des emplois à l’étranger. « Nous allons nous assurer que nos entreprises et nos emplois restent dans notre pays, comme j’ai commencé à le faire. »
Et de se déchaîner à nouveau contre son rival démocrate : « Le programme de Joe Biden est “fabriqué en Chine” (made in China). Mon programme est “fabriqué aux États-Unis”. »
Contre le Covid-19, « un vaccin avant la fin de l’année »
« Personne ne sera en sécurité dans l’Amérique de Biden », poursuit le locataire de la Maison Blanche dans un contexte de superposition de crises – sanitaire, économique, sociale – et de tensions raciales qui rendent l’issue du scrutin du 3 novembre imprévisible.
Dans un discours combatif, mais pas aussi sombre que celui prononcé il y a quatre ans, il vante longuement son action face au Covid-19 et prédit la fin prochaine de la pandémie. « Nous produirons un vaccin avant la fin de l’année, et peut-être même plus tôt ! », lance-t-il dans une allusion à une possible annonce de taille avant le scrutin présidentiel où il briguera un second mandat de quatre ans.
« Nous vaincrons le virus, mettrons fin à la pandémie et émergerons plus forts que jamais », assure encore le 45e président américain, très critiqué pour ses atermoiements face à la pandémie dont il a longtemps promis qu’elle disparaîtrait par « miracle ».
Les Américains n’apprécient guère la façon dont Donald Trump gère cette crise sanitaire sans précédent, qui a fait plus de 180 000 morts aux États-Unis. Selon la moyenne des sondages établie par le site FiveThirtyEight, 58,2 % désapprouvent sa réponse face à la pandémie (38,7 % approuvent).
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Manifestation anti-Trump devant la Maison Blanche
Peu avant ce discours d’investiture, des centaines de manifestants antiracistes étaient rassemblés jeudi devant la Maison Blanche et criaient leur colère, exigeant le départ de Donald Trump.
Non loin de ce rassemblement antiraciste, les partisans de Donald Trump se sont aussi réunis sur le National Mall, immense esplanade où se dressent musées et monuments officiels à Washington.
RFI