Réuni ce 29 août 2020 sur la situation de notre pays, le Bureau Politique National de l’Alliance pour la Solidarité au Mali-Convergence des Forces Patriotiques, ASMA – CFP, affirme son soutien à une transition d’une courte durée, entre 12 et 14 mois et demande l’élaboration d’une Charte de la Transition fixant les pouvoirs et les attributions des différents acteurs, ainsi que d’une feuille de route déterminant et fixant les missions de la Transition et qui doit s’articuler, principalement, autour des recommandations du Dialogue National Inclusif (DNI).
COMMUNIQUÉ
Le Bureau Politique National de l’Alliance pour la Solidarité au Mali-Convergence des Forces Patriotiques, ASMA – CFP s’est réuni le 29 août 2020 autour de la situation que connaît notre pays depuis les événements du 18 août 2020, ayant entraîné la démission du Président de la République.
Après une analyse approfondie, rappelant son attachement à la Constitution du Mali et aux instruments internationaux que sont les Actes et Protocoles de l’Union Africaine (UA) et de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) relatifs à la démocratie, la bonne gouvernance et les élections et prenant acte de la Proclamation du 18 août 2020 du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), de l’Acte fondamental du 24 août 2020 et des résolutions et recommandations du sommet extraordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, tenu le 28 août 2020, le Bureau Politique National :
1) Affirme son soutien à une transition d’une courte durée, entre 12 et 14 mois ;
2) Préconise la mise en place des organes suivants, chargés de la conduite de la Transition :
• Un Président civil, Chef de l’État et d’un ; vice-président issu du CNSP ;
• Un Gouvernement de mission dirigé par un Premier ministre civil ;
• Un Conseil National de la Transition organe législatif, composé des différents acteurs politiques, des représentants de la société civile et des forces armées et de sécurité, ayant pour missions de légiférer et de contrôler l’action du Gouvernement.
3) Demande l’élaboration d’une Charte de la Transition fixant les pouvoirs et les attributions des différents acteurs, ainsi que d’une feuille de route déterminant et fixant les missions de la Transition et qui doit s’articuler, principalement, autour des recommandations du Dialogue National Inclusif (DNI), notamment :
• La relecture de la loi électorale par la mise en place d’un organe unique chargé de la conduite et de la gestion de l’ensemble du processus électoral et l’introduction d’un mode de scrutin combinant le scrutin majoritaire et le scrutin proportionnel ;
• La relecture de la loi organique relative à la Cour constitutionnelle, notamment dans ses dispositions permettant à cette dernière de rectifier et d’inverser les résultats des élections ;
• La mise en œuvre des dispositions de l’Accord issu du processus d’Alger qui ne posent pas problème et la création au sein du Comité de Suivi dudit Accord d’un Sous-comité comprenant toutes les parties en vue de discussions sur les points faisant l’objet de controverses et de quiproquos ;
4) Préconise l’élargissement du Comité de suivi des recommandations du sommet de la CEDEAO aux pays voisins que sont l’Algérie et la Mauritanie ainsi qu’à d’autres partenaires notamment le Maroc, le Tchad, la France, les États-Unis d’Amérique, la Chine et la Fédération de Russie ;
5) Remercie encore une fois la Communauté internationale pour sa présence aux côtés du Mali, son implication, son soutien et son accompagnement ;
6) Se réjouit de la libération du Président de la République et exige celle des autres personnalités encore détenues ;
7) Appelle tous nos compatriotes à des compromis de confiance et à s’engager avec un esprit constructif pour reconstruire dans l’unité et la diversité, un pays stable, démocratique et laïc, une société de justice et de progrès pour tous.
Bamako, le 29 août 2020.
Le Président
Soumeylou Boubèye MAÏGA
Source : INFO-MATIN