Pendant que les responsables politiques du M5-RFP chérissant à nouveau les putschistes de Kati crient à hue et à dia leur apport dans le départ forcé du président démocratiquement élu, IBK, leur ancien patron, la jeune Adam Dicko alerte sur le comportement honteux des politiciens qui ne suivent la direction du vent, même contre l’intérêt du pays.
Le thème : « Quel type de transition faut-il pour le Mali ? ». Le débat en toute franchise de l’ORTM, la télévision nationale, du dimanche 30 août, avait autour du plateau, le président du parti Yélema Moussa Mara, le chercheur Baba Dakono, le 1er vice-président de l’UM-RDA Mme Racky Talla, le président de CNID (représentant le M5-RFP) Me Mountaga Tall et la directrice exécutive de l’AJCAD Adam Dicko.
Sur le thème, le point de vue des intervenants étaient divergents. Une illustration parfaite de la position que chacun des débateurs voulait faire valoir. Quand Moussa Mara prêchait la mise à l’écart de tous les présidents des partis politiques pour la gestion de la transition, Mountaga Tall, lui, a soutenu que le M5-RFP doit participer activement. Mme Racky Talla, après avoir déploré le manque de soutien des partis politiques de la majorité présidentielle à IBK, a estimé que ‘’la transition doit être inclusive’’.
« Chacun de nous veut œuvrer pour le développement de ce pays, il faut exclure personne », a-t-elle soutenu.
Une déclaration qui, visiblement, n’est pas soutenue au sein du M5, qui se veut l’aile politique de la junte et partant premier acteur dans la gestion du pays.
La plus jeune des débateurs, Mme Adam Dicko, la directrice exécutive de l’Association des Jeunes pour la Citoyenneté Active et la Démocratie (AJCAD) s’est illustrée par sa prise parole et ses vérités crues aux hommes politiques maliens très habiles à tourner de veste en fonction de leurs intérêts personnels.
Pour elle, la transition doit être concrète, simple et précise. Elle ne sera pas pour s’éterniser au pouvoir, elle doit avoir principalement trois missions : reformer le système électoral, mettre en œuvre l’Accord de paix et maintenir le contact avec les partenaires du Mali.
Estimant que le problème du pays, c’est aussi les politiciens, selon elle, la dynamique du CNSP d’aller avec toutes les forces vives du pays doit être maintenue. Il ne faut que le CNSP ait des privilégiés, conseille la bonne dame, puis, elle ajoute. « Les hommes politiques ont échoué sur tous les plans notamment politique et social. Tant qu’on est avec des hommes qui changent de veste ou de position, on en sortira pas ».
S’inscrivant contre la logique de la démocratie par la rue, elle exhorte les politiciens d’aller à la conquête du pouvoir par les urnes. « Que les gens aient le courage d’aller chercher le pouvoir par les urnes pour l’exercer ».
Ousmane Morba
L’Observatoire