Une réunion de patriarches régionaux a tourné à l’affrontement à Tanéné dans la préfecture de Dubréka, à proximité de la capitale Conakry. La Coordination, un regroupement d’organisations socio-économiques régionales, s’est réunie ce mardi après-midi 1er septembre pour se prononcer sur la crise que traverse le pays. Sauf qu’après la lecture de leur déclaration, largement défavorable à un troisième mandat pour Alpha Condé, les forces de l’ordre ont encerclé le lieu de la réunion.
Le blocage aura durer un peu plus de 24 heures. Ce mardi, alors que les représentants de la coordination, c’est-à-dire les sages des quatre régions guinéennes, lisent leur déclaration commune, les forces de l’ordre interviennent. Les délégations se retranchent chez le doyen Sékouna Soumah, l’hôte de la réunion.
« La foule a paniqué et la cour a été assiégée par les forces de l’ordre », confie le docteur Amine Camara, directeur de cabinet de la Coordination Basse-Guinée. Au total, 300 grenades de gazs lacrymogènes et 12 personnes ont été blessées selon le décompte de ceux qui participaient à la réunion. Nombre d’opposants sont restés bloqués jusque mercredi après-midi.
« L’attroupement a eu lieu sur la route nationale », explique le ministre de la Sécurité qui ajoute que les autorisations étaient manquantes. Ce n’est que 24 heures plus tard que les barricades formées par les jeunes autour du domicile de Sékouna Soumah seront levées.
Droit à la parole
« Le dispositif de veille est toujours là pour éviter d’autres troubles », précisait mercredi soir Albert Damantang Camara. « Ceux qui sont d’accord avec le pouvoir ont le droit à la parole », s’étonne El Hadj Sadio Diallo, le porte-parole de la Coordination. Depuis plusieurs mois, une autre tendance de la Coordination, qui n’était pas conviée à la réunion chez le doyen Sékouna Soumah, réclame la présidence de ce regroupement de patriarches.
RFI