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Mali Hôtel de l’Amitié : 76 employés licenciés

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Ils espéraient reprendre service après des mois de chômage technique dus à la Covid-19. Contre toute attente, ils ont été invités à signer un acte de résiliation de contrat

Une partie du personnel du Sofitel l’hôtel de l’Amitié a tenu, mardi, un sit-in devant ledit établissement. Les employés ont, à cet effet, bloqué les différentes portes d’entrées et de sorties de l’hôtel à l’aide de barricades et de leurs motos. Pour cause, la société tunisienne «Granada» qui gère la structure, a décidé de licencier 76 employés pour motif économique.

Certains travailleurs qui estiment n’avoir pas été avisés, étaient venus ce mardi matin pour reprendre le travail. À l’entrée, deux listes étaient posées que les employés devaient signer. La première liste concernait les employés autorisés à reprendre le travail et l’autre était destinée à ceux qui doivent être remerciés.

«Au début, 76 employés de l’hôtel étaient sur la liste de licenciement. Nous constatons autre chose ce matin. Ils nous ont présenté deux listes : celle de ceux qui peuvent entrer pour travailler et la liste de licenciement que les intéressés doivent signer. Les agents n’ont pas été avisés», déplore Dr Aboubacar Diarra, secrétaire général adjoint du Comité syndical de l’hôtel de l’Amitié.

Pour celui qui se dit être membre du bureau exécutif de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), certains travailleurs qui étaient sur l’ancienne fiche de congédiement ont été autorisés à reprendre le travail. D’autres n’y figuraient pas, mais ont été surpris de constater qu’ils doivent être limogés. «Ces licenciements ne sont pas du tout fondés, parce que nous constatons que l’hôtel marche», explique-t-il.

Qu’en pense la direction de l’établissement ? Informée de la présence de notre équipe de reportage, l’administration a informé qu’elle n’était pas disposée à nous accueillir. Toutefois, un agent du Commissariat du 3è arrondissement faisait office d’intermédiaire entre le personnel et la direction générale.

Le policier est ressorti avec une lettre de licenciement dument validée par la Direction régionale du travail du District de Bamako. Comme pour dire que les licenciements annoncés sont loin d’être abusifs comme les travailleurs semblent tentés de le faire croire.
Rappelons que les entreprises de tourisme ont été les secteurs d’activités les plus touchés par la maladie à coronavirus à cause notamment de la fermeture des frontières. Pour y faire face, la direction générale de l’hôtel de l’Amitié a mis, en début du mois d’avril, 102 de ses employés en chômage technique. Pour montrer leur indignation face au non respect de la procédure utilisée en cette occasion, le Comité syndical de l’hôtel avait organisé un sit-in.

En réponse à cette situation, la Direction régionale du travail du District de Bamako (DRT-DB) avait adressé une lettre au directeur général de l’hôtel de l’Amitié, en date du 30 mars 2020. La lettre précisait que cette décision de mise en chômage technique intervient en raison de l’annulation de l’ensemble de la réservation et de l’arrêt partiel du travail de l’hôtel de l’Amitié suite à la pandémie de Covid-19. Confirmant que la crise sanitaire mondiale évoquée par la direction de l’hôtel de l’Amitié justifiait à suffisance la mise en chômage technique des 102 employés.

Néanmoins, pour minimiser l’impact de la crise sanitaire sur les entreprises, le président de la République d’alors, Ibrahim Boubacar Keïta, avait pris des mesures fiscales comme l’exonération de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les factures d’eau et d’électricité effectuées au cours des mois d’avril et mai 2020.

Il y a eu aussi des remises d’impôts au cas par cas et secteur par secteur. La remise d’impôts a, entre autres, porté sur la renonciation à la perception du produit de la contribution forfaitaire à la charge des employeurs (CFE) et de la Taxe-logement (TL) auprès des entreprises du secteur privé pour les mois d’avril 2020 à décembre 2020 inclus. L’objectif visait était pourtant d’éviter les licenciement massifs de nos concitoyens travaillant dans les secteurs affectés par cette crise.

Babba B. COULIBALY

Source : L’ESSOR

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