Chaque jour, des millions de femmes et de jeunes filles dans le monde sont victimes de violences. Qualifiées de Violences Basées sur le Genre (VBG) par les experts humanitaires, les violences que connaissent ces femmes n’ont pas de frontières, qu’elles soient géographiques ou culturelles. Souvent généralisées, elles détruisent l’intégrité et parfois des vies et des familles.
La violence, peu importe son degré, ne devrait pas être banalisée. Il est important de rappeler qu’elles peuvent prendre différentes formes : violences domestiques, viols, agressions physiques et/ou sexuelles, mariage précoce et forcé, exploitation sexuelle, crimes dits « d’honneur » et mutilations génitales féminines (l’excision), déni de ressources d’opportunité ou de service…
Au Mali, des femmes, des mères, des sœurs, des amies n’y échappent pas. Selon les Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS), le nombre d’incidents de VBG entre de 2012 à 2019 a atteint plus de 20 771 cas. Les pays voisins comme le Niger, le Tchad et la Mauritanie, ne sont pas en reste. Cette problématique fait l’objet de nombreux combats et initiatives menés par les structures étatiques, des organisations de la société civile, des ONG et des populations.
Aussi, depuis février 2020, la crise sanitaire accrue par la COVID-19, s’ajoute à l’instabilité sécuritaire maintenue par les groupes armés terroristes dans la région, exacerbant ainsi les vulnérabilités antérieures. En effet, l’accès restreint aux services sanitaires, les fermetures des écoles par les groupes terroristes mais également dans le cadre de la COVID il a été relevé que le nombre de grossesses précoces a fortement augmenté avec un taux de 40 % au Niger, 38 % au Mali et de 36 % au Tchad.
Selon RFI, un tiers des femmes au Niger, au Tchad et en Mauritanie sont mariées dès l’âge de 15 ans. Dans ces trois pays, le taux de femmes ayant terminé le cycle d’enseignement secondaire va de 8 % à moins de 15 %, contre une moyenne qui ne dépasse pas 17 % à 21 % dans les autres pays du Sahel.
C’est dans ce contexte que la chanteuse sénégalaise Coumba GAWLO accompagnée de 10 artistes africains (Alif NAABA du Burkina Faso, Serge BEYNAU de la Côte d’Ivoire, ZEYNAB du Benin, Mounira MITCHALA du Tchad, Sidiki DIABATE du Mali, DAPHNEE du Cameroun, Binta TORODO du Niger, Manamba KANTE de la Guinée Conakry, Mouna Mint Dendenid e la Mauritanie et notre « Fatou » nationale Fatoumata DIAWARA) ont décidé de s’unir et de se mobiliser contre les violences faites aux femmes et aux filles.
A travers leur chanson « Le Cri du Silence » les artistes portent un message fort : « en cette période de pandémie mondiale, le combat pour la condition de la femme doit continuer pour que les violences n’augmentent pas. Une lutte incessante pour faire respecter les droits et faire passer les bons messages à toutes les générations : Stop aux violences faites aux femmes et aux filles !
Les femmes se soucient naturellement du bien être de leur maris, de leurs enfants, et de leur amis qui les entourent…. Il est donc normal qu’on les protège à notre tour et qu’on les encourage à nous rendre meilleurs chaque jour. Comme le dit si bien le proverbe namibien « les femmes sont comme l’eau dans le désert ».
Mamadou Bare
Malivox