Le petit archipel des Palaos, dans le Pacifique, a exhorté les États-Unis à établir une base permanente sur son territoire, au cœur d’une zone où Washington tente d’affirmer sa présence face à l’expansionnisme chinois.
Le président des Palaos, Tommy Remengesau, a assuré avoir dit au secrétaire américain à la Défense Mark Esper que l’armée des États-Unis était la bienvenue dans l’archipel, située à 1 500 kilomètre des Philippines.
« La requête des Palaos à l’armée américaine est simple : il s’agit de construire des installations pour un usage conjoint et de venir régulièrement les utiliser », a déclaré le chef de l’État dans une lettre à Mark Esper que son cabinet a diffusée cette semaine. Un projet d’installation radar américaine aux Palaos est en cours, mais son exécution a été suspendue du fait du coronavirus.
Une zone vaste comme l’Espagne sans armée
Le courrier indique que le pays de 22 000 habitants est ouvert à des bases terrestres, des installations portuaires et des terrains d’aviation. Tommy Remengesau a également suggéré que des navires des garde-côtes américains établissent une présence dans les eaux de l’archipel afin d’aider à surveiller sa vaste zone maritime, d’une superficie de la taille de l’Espagne.
Les Palaos sont une nation indépendante, mais l’archipel n’a pas d’armée et les États-Unis sont responsables de sa défense en vertu d’un « Traité de libre-association ». « Nous devrions utiliser les mécanismes du Traité pour établir une présence militaire américaine régulière aux Palaos », a plaidé le président des Palaos.
Un fervent allié des Américains
En plus d’avoir des relations très étroites avec les États-Unis, les Palaos sont un des quatre derniers pays du Pacifique qui reconnaissent toujours Taïwan. Une province rebelle aux yeux de la Chine, appelée à revenir dans son giron. Pékin a multiplié les efforts pour ravir à Taipei ses alliés du Pacifique. Elle a notamment convaincu l’an passé les Îles Salomon et les Kiribati de la reconnaître. Les Palaos s’y sont refusé, ce qui fait que les touristes chinois ne se rendent plus dans l’archipel depuis 2018.
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En visite aux Palaos la semaine dernière, le secrétaire américain à la Défense a accusé Pékin « d’activités de déstabilisation » dans le Pacifique. Lors de la visite de Mark Esper la semaine dernière, qui n’avait duré que trois heures, le président des Palaos s’était plaint des prêts avantageux que Pékin proposait aux îles du Pacifique pour arracher leur loyauté.
(Avec AFP)