Le Mali connait une crise de sécurité depuis 2012. Une situation qui a favorisé le trafic et le vol des armes. Il est aujourd’hui facile de voir faufiler les armes, souvent celles de guerre dans les mains des simples citoyens. Toute chose qui donne l’occasion aux délinquants de tous les acabits d’en faire usage pour porter atteinte à la quiétude et vie des paisibles citoyens. Pour preuve, le 26 et 28 Août dernier à Faladiè, les éléments de la brigade de Recherches du 15ème Arrondissement ont saisi 2 pistolets mitrailleurs (PM) avec crosses rabattables, avec 2 chargeurs garnis de 24 munitions et 1 pistolet Mitrailleur de marque AK 103 avec 1 chargeur garni de 5 munitions. Aussi, le 29 du même mois, le commissariat de police de Mopti a saisi 3 armes de guerre type AK47. Ces saisies ne sont que la face visible de l’iceberg. Cela, tellement que le phénomène est grandissant.
Les armes à feu, précisément celles de guerre, qu’on ne voyait autrefois que dans les films et défilés militaires sont propagées à travers les grandes villes du Mali comme du petit pain. Bien que les forces de l’ordre, les associations et les ONG font de leur mieux pour sensibiliser sur les dangers et risques de propagation de ces armes, le phénomène reste patent. Des zones de conflits aux coins et recoins des grandes villes du pays, il est loisible de voir n’importe qui en possession de ces armes.
Pour rappel, la propagation de ces armes a commencé avec la crise de 2012, lorsque des combattants venus de la Libye se sont installés dans les régions du nord avec un arsenal important d’armes de guerre et des lots de munitions. Ensuite, il y’a eu la mutinerie des éléments de la garnison de Kati, ayant occasionné des vols d’armes de guerre au niveau des unités de magasinage de ces armes. Enfin, la troisième cause qui a facilité le marchandage des armes de guerre dans notre pays, relève de la mesure d’insertion des anciens combattants des groupes armés au sein de l’armée reconstituée du Mali. Dans cette action, il a été recommandé à chaque ancien combattant à faire enregistrer son arme pour y être enrôlé au sein de cette force. Ce faisant, les vols des armes dans les garnisons se sont multipliés au profit d’un commerce illicite aux protagonistes de cette réinsertion au sein des FAMa.
De nos jours, la délinquance urbaine, notamment dans les grandes villes du pays est servie par ces armes. Les cas de braquages (dont celui de la pharmacie Kodio), de vols de motos et échanges de tirs avec les forces de l’ordre sont tous effectués par le biais de ces armes.
Les efforts louables des forces de sécurité !
Ces armes sophistiquées notamment deux pistolets mitrailleurs (PM) avec crosses rabattables, avec deux chargeurs garnis de 24 munitions, et 3 armes de guerre type AK47 ont été saisies par le commissariat de police de Mopti et celui du 15ème arrondissement de Bamako.
Après les saisies faites par le 15ème Arrondissement de Bamako les 26 et 28 Août 2020 à Faladiè, la personne interpelée a soutenu que le vrai propriétaire était de passage sous son hangar et qu’il les aurait confiés à lui, avant de se volatiliser dans la nature. Dans la foulée, il a indiqué une famille dans le même quartier (Faladiè) où un individu serait en possession d’armes de guerre. Aussitôt, avant l’arrivée de l’équipe de la BR, le suspect a pris la fuite. Mais cette descente n’a pas été vaine car elle a permis de saisir 1 pistolet Mitrailleur de marque AK 103 avec 1 chargeur garni de 5 munitions. Les enquêtes seraient en cours.
Pour l’affaire de Mopti, le nommé A.D, chauffeur de son état cité étant le propriétaire de ces 3 armes de guerre type AK47 a avoué les avoir reçu par le truchement d’un militaire à Bamako, et s’apprêtait à les embarquer dans une pinasse pour Goundam.
Ces cas sont les preuves montrant la banalité de la circulation des armes, toute chose qui ne fait point avancer le système de sécurité du pays.
Espérons que la nouvelle autorité (CNSP) en fait une affaire sérieuse !
Par Mariam SISSOKO
Source: Le SURSAUT