Salué pour son caractère ‘’ pacifique’’, le Coup d’Etat perpétré contre le régime IBK est en train de glisser le pays davantage dans la crise. La junte qui a la charge des affaires courantes et qui avait promis de transmettre le pouvoir aux civils doit aller vite. En clair, le CNSP doit s’assumer en nommant une personnalité civile à la tête de la Transition et former un Gouvernement pour qu’au moins, les sanctions se dissipent et que les activités reprennent leur cours normal.
Le Mali a connu un Coup d’Etat le mardi 18 aout 2020 en une période où les populations qui souffraient déjà des conséquences économiques du coronavirus s’apprêtaient à reprendre leurs activités. Il fallait donc « remettre les pendules à l’heure » en mettant le plus rapidement possible de nouvelles autorités. La junte traine les pieds en multipliant des rencontres qui n’ont souvent aucun intérêt pour la priorité du moment. La priorité est surtout la mise en place rapide d’un Gouvernement de Transition en vue de la relance des activités du pays.
Vouloir redresser une barre cassée dans l’urgence est impossible, l’alternative est de la souder avant son renouvellement si l’on n’a pas les moyens financiers suffisants. C’est le cas du Mali qui est un pays pauvre et qui dépend de l’aide extérieure en grande partie pour la mise en œuvre de plusieurs de ses projets et programmes.Dans le contexte actuel du Mali avec des crises multiformes , il n’y a aucun problème que la junte puisse régler rapidement à part la régulation de la crise politique en nommant comme président de la Transition, une personnalité civile qui n’est d’aucun bord politique et qui n’a jamais été mêlée à une histoire de corruption dans le pays .
La junte doit donc s’assumer en mettant les organes sur place et surtout éviter des discussions inutiles. En effet, à la recherche d’un semblant de légitimité, le CNSP ne fait que multiplier des rencontres alors même que les sanctions planent sur le pays et risqueront de se durcir si la Transition n’est pas rapidement engagée. Plus de deux semaines après le coup d’état, les lignes ne bougent toujours pas car la junte ne s’attaque pas à l’essentiel mais ouvre plutôt d’autres fronts dont la gestion dépasse ses compétences. En cette période, la junte ne peut apporter aucune solution aux problèmes des syndicats des enseignants qui tourmentent les esprits. Il en est de même pour tous les autres problèmes qui sont d’ordre financier du moment où les caisses sont vides et que certains robinets sont coupés à cause de l’embargo de la CEDEAO et d’autres partenaires. Par (…)
RETROUVEZ L’INTEGRALITE DE L’ARTICLE DANS LA PARUTION DU MARDIDI 08 SEPTEMBRE 2020
Mahamane TOURÉ
NOUVEL HORIZON