Accueil Le Monde Good morning de Portland, où deux Amériques se font face

Good morning de Portland, où deux Amériques se font face

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Déjà plus de 100 jours de protestations à Portland depuis la mort de l’Afro-Américain George Floyd tué fin mai par un policier blanc. Et ces manifestation prennent de plus en plus la forme d’affrontements violents entre extrême gauche et extrême droite avec déjà un mort la semaine dernière.

De notre envoyé spécial à Portland, Éric de Salve

La parade pro-Trump commence par un discours énergique de Joey Gibson, le leader des Patriot Prayers, cette milice de suprémacistes blancs de l’Oregon. Ils rendent hommage à l’un de leurs membres, mort il y a huit jours dans les rues de Portland. Tim, pistolet à la ceinture, tient un portrait de son ami dans les mains. Il était là quand Aron Jay Danielson, 39 ans, est mort sous les coup de feu d’un manifestant antifasciste : « Ils l’ont ciblé parce qu’ils ont vu que c’était un supporter de Trump, j’étais là, j’ai tout vu, c’était un assassinat. »

Dans le défilé, l’assistance demande quatre ans de plus à la Maison Blanche pour Donald Trump. Beaucoup sont venus avec leur fusils d’assaut et leur tenue camouflage. Tim lui s’est contenté d’un pistolet à la ceinture. Ce chasseur de prime tient dans les mains les portrait d’Aron Jay Danielson, qui était son ami. « Ils l’ont ciblé parce qu’ils ont vu que c’était un supporter de Trump, j’étais là, j’ai tout vu, c’était un assassinat. »

Huit jours à peine apres la mort de son militant, le groupuscule nationatiste organise une nouvelle parade près de Portland, pour soutenir Donald Trump et fustiger les manifestations anti racistes du mouvement contre les violences policières. Selon Debbie, casquette « Trump2020 » sur la tête, Black Lives Matters chercherait a faire des États-Unis un pays communiste, tandis que Donald Trump serait le garant de l’ordre et des valeurs chrétiennes : « On veut juste pratiquer la distanciation sociale avec les socialistes. J’ai affronté plusieurs fois les antifa et “Black Lives Matters”. Ils sont dans l’erreur, ils ne comprennent pas ce qu’il se passe, on leur a lavé le cerveau. Je suis triste pour eux. Mais comme l’a promis le président Trump, nous ne serons jamais un pays marxiste, ni un pays socialiste. Il est le président le plus pro-chrétiens que nous n’ayons jamais eu. Il est pro-vie, contre l’avortement et c’est pour ça qu’ils veulent constamment l’abattre mais Dieu dit non, c’est l’homme qu’il vous faut. »

Puis la parade commence. Une colonne de plusieurs centaines de véhicules, d’énormes pick-up aux moteurs rugissants pour la plupart, tous flanqués de dizaines de drapeaux Donald Trump. De l’autre côté de la route, certains passants anti-Trump n’hésitent pas à répondre par des bras d’honneur. Au bout d’une heure, le cortège arrive devant le Capitole de l’Oregon, dans la ville de Salem. Quelques militants « Black Lives Matters » les attendent avant d’être chassés à coup de batte de baseball par des miliciens également armés de fusils d’assaut. « Ils veulent lancer une guerre raciale. Si le gouvernement ne réagit pas, si nos élus continuent de dire que Black Lives Matters mènent des protestations pacifique au lieu de dire que ce sont des terroristes intérieur, nous courrons à la guerre civile. Oui la guerre civile. C’est ce que va se passer, fulmine un militant suprémaciste raciste et soutien de Donald Trump, oui il faut vraiment chercher des années et des années avant lui pour trouver meilleur président. »

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Aucun mort cette fois-ci, mais chaque camp promet de revenir manifester dans Portland, qui a depassé ce weekend les 100 jours consécutifs de protestations anti raciste depuis la mort de George Floyd à Minneapolis. Faisant de cette ville de la côte ouest le symbole des division de l’Amérique.

RFI

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