« La campagne agricole 2020-2021 démarre bien avec une pluviométrie satisfaisante dans tous les Cercles et Communes de la Région de Gao mais avec un retard accusé dans l’approvisionnement des intra agricoles subventionnés par l’Etat », a dit le directeur régional de l’Agriculture de Gao, Aliou Dicko.
Pour lui, cette année, de façon générale, la pluviométrie dans la région de Gao a été plus satisfaisante que l’année passée. « Mais, cette pluviométrie varie d’une zone à une autre à cause de la répartition, qui, dans le temps et l’espace, n’est pas totalement bonne. Certaines zones ont été abondamment arrosées comme le Cercle de Gao qui a reçu 390 mm en 20 jours de pluies et même les deux Cercles de la région (Ansongo et Bourem) ont reçu de fortes précipitations », a révélé M. Dicko.
« Dans le cercle de Gao, des plaines de submersion à Tacharane ont été inondées à cause de fortes orages accompagnées des eaux de ruissellements venue de loin. Dans les villages de Hamakouladji et Forgho (dans la Commune de Sonni Aliber) où se trouvent de grandes plaines de submersion contrôlée de 500 ha, les 400 ha ont été inondés par les fortes pluies », a ajouté le technicien.
Les champs de riz des Cercles de Gao et Ansongo ont, également, été touchés par les inondations.
De façon globale, la campagne agricole de l’année 2020-2021 se porte bien parce que dans la riziculture, tout système confondu, les pertes n’atteignent pas les 5 % », rassure le directeur régional de l’agriculture de Gao.
L’état des cultures est variable pour la maitrise totale, certains sont à l’épiaison d’autres à l’étalage.
Il y a deux types de submersions (contrôlée et libre) qui, cette année, évoluent ensemble « parce que certains paysans, qui cultivent sur des franges basses ou moyennes, sont à l’étalage et commencent le désherbage et ceux des hautes franges continuent à labourer », explique M. Dicko
Dans tout le pays, l’Etat subventionne les intra agricoles mais avec les difficultés liées à l’état de la route et l’insécurité, l’approvisionnement a pris du retard dans la Région de Gao. Cette année, la Région a reçu 70 tonnes de l’urée qui a été utilisée par certains agriculteurs. Avant la dotation subventionnée de l’Etat, des partenaires (le Comité international de la Croix Rouge, Save the Children, la FAO et le DDRG) ont appuyé les agriculteurs
« Cette année, nous craignons la forte crue qui a été constatée ces dernières années, surtout que certains continuent à labourer. Mais si les cultivateurs pratiquent le système d’irrigation d’appoint, les cultures pourront échapper à la crue’, dit notre interlocuteur.
Même constat chez les cultivateurs. Abdramane Wazadi, la soixantaine, désherbe son champ d’un hectare et demi à Bagoundié (Darijoundié). Il dit que cette année, le cercle de Gao a reçu une quantité suffisante de pluies voire exceptionnelle. Aussi loin qu’il remonte dans sa mémoire, il n’a pas souvenance d’une telle pluviométrie dans le cercle de Gao. « Cette année, l’état des cultures nous donne l’espoir que les récoltes seront bonnes parce que nous craignons aussi les poissons et la forte crue », dit-il. Il estime qu’avec une bonne récolte, sur un hectare et demi il obtenir 200 sacs de riz paddy.
Son voisin, à une trentaine de minutes de marche, Mohomoudou Tchiébouri dont l’exploitation champ couvre deux hectares, à Bagoundié II, est aussi en train de désherber. « Cette année, le Cercle de Gao a enregistré une pluviométrie abondante qui se répétait et moi, du haut de mes 68 années, je peux dire qu’il y a 18 ans que Gao n’a pas reçu d’aussi fortes pluies », dit-il.
« Les autres années, sur les deux hectares, je peux avoir dix à vingt sacs de riz paddy. Mais avec la pluviométrie de cette année, j’ai l’espoir de gagner plus », a ajouté le vétéran.
Mme Maiga Mariam Maiga, une veuve, que nous avons rencontrée, est dans le champ que ses enfants ont hérité de leur père et qui trouve vers l’ancienne route de Gao. Elle désherbe la parcelle champ, l’eau jusqu’à la hanche.
« Ce travail, elle s’y connaît’, dit-elle. Elle désherbe les champs de ses enfants et d’autres cultivateurs et. à la fin des récoltes, elle gagne un sac de paddy jugée comme le prix de l’effort d’une personne.
AT/MD
(AMAP)