Par l’incapacité de la junte, venue au pouvoir le 18 août denier, le Mali est en train de subir des sanctions de la part de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ( CEDEAO).
Incapables aussi d’assumer le putsch, les actuels hommes forts de Bamako sont en train de jouer au dilatoire, afin de confisquer le pouvoir.
C’est dans cette logique, qu’ils ont engagé des concertations régionales. Celles-ci seront suivies à partir de ce jeudi 10 Septembre des concertations nationales. Une grossière tentative de faire passer leurs ambitions démesurées par ce qu’on appelle abusivement Colonel la voie du peuple.
Les militaires, au lieu de se soumettre aux directives de Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, continuent de faire perdre du temps au pays, à travers des assises hâtivement organisées et bâclées. Par ce procédé, ils entendent confisquer le pouvoir. C’est ainsi que le mardi dernier, par des subterfuges, des manifestations de soutien ont été organisées en faveur des putschistes pour rester au pouvoir.
Seulement voilà: les acteurs politiques et ceux de la société civile ne croiseront sans doute pas les bras pour les regarder faire. La grande majorité de ce beau monde réclame une Transition, dirigée par un civil ainsi qu’un Gouvernement conduit par un civil. On sait aussi que parmi ce groupe, nombreux sont peu sincères. Leurs déclarations sont souvent contraires à leurs actions.
Pour l’instant, deux tendances se dégagent: ceux qui sont favorables pour les civils et ceux qui optent pour la junte. Les concertations nationales en cours permettront de trancher la question.
On sait les nombreuses manoeuvres enclenchées pour choisir un militaire, au nom d’un prétendu peuple. Si par extraordinaire, ce choix arrivait à être opéré, nous continuerons à combattre l’irruption des militaires sur la scène politique, parce que les conséquences seront incalculables pour la nation malienne. Il est évident que dans cette optique, la CEDEAO renforcera les sanctions existantes. Le pays sera véritable isolé.
Quid de la lutte contre le terrorisme? Elle sentira une régression remarquable, sans compter le déclin aussi inévitable de l’économie malienne.
C’est pourquoi, nous insistons sur le fait que les putschistes doivent retourner dans les casernes pour s’occuper de leurs missions régaliennes de sauvegarde du territoire, des personnes et de leurs biens.
En acceptant cela, ils rendront service à la nation. Leur attitude sera considérée comme patriote pour avoir évité des sanctions mortelles aux populations.
Alors, le choix éclairé consiste pour nos putschistes à remettre le pouvoir aux civils, en évitant le dilatoire.
Wa Salam!
El Hadj Chahana Takiou
Source: 22 Septembre