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La colère des Libanais ravivée par un incendie sur le port de Beyrouth

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Meurtri par la double explosion du 4 août qui a fait 192 morts, plus de 6 500 blessés et des milliers de sans-abri, Beyrouth a été frappé jeudi par un énorme incendie qui a dévasté la zone franche du port. De quoi creuser encore plus le fossé entre la population et les dirigeants, une nouvelle fois accusés de négligence, d’incompétence et d’irresponsabilité.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Les pompiers libanais ont éteint vendredi les dernières flammes de l’énorme incendie la veille au port de Beyrouth. Les flammes ont détruit des milliers de colis alimentaires et un demi-million de litres d’huile entreposés par la Croix-Rouge et destinés aux populations sinistrées.

Et quelles que soit les causes de cet incendie, beaucoup de Libanais ne veulent plus accorder de circonstances atténuantes à leurs dirigeants. Pourtant le président de la République Michel Aoun, qui cristallise sur sa personne une partie de la colère de la population, a réagi assez rapidement. Il a convoqué le Conseil supérieur de la défense en début de soirée, ordonné une enquête et exigé une réorganisation de la gestion du port.

Rumeurs

Mais les gens n’ont plus confiance. Ils ont laissé éclater leur colère sur les réseaux sociaux où toute sorte de rumeurs ont circulé. Le leader druze Walid Joumblatt a dénoncé sur Twitter une « administration criminelle », qu’il a accusée d’avoir voulu « brûler les preuves pour échapper au châtiment ».

Le député indépendant Neemat Frem, qui a démissionné quelques jours après la catastrophe du 4 août, a estimé « si le feu a été provoqué, c’est pour cacher quelque chose et empêcher les enquêteurs de procéder à des analyses pour recueillir davantage de preuves ».

Des voix se sont à nouveau élevées dans la classe politique et la population pour réclamer une enquête internationale, rejetée par les autorités.

L’incendie de jeudi discrédite davantage un pouvoir déjà très affaibli, qui peine à former un gouvernement, alors que le délai de 15 jours convenu avec Emmanuel Macron pour mener à bien ce processus, touche à sa fin.

RFI

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