Lors d’une rencontre entre une délégation du gouvernement congolais et une soixantaine de groupes armés du Sud-Kivu, ces derniers ont reproché aux autorités de ne pas avoir respecté leurs engagements.
Organisée par trois ONG spécialisées dans la transformation des conflits, la rencontre entre une soixantaine de groupes armés du Sud-Kivu et une délégation du gouvernement a débuté mardi 15 septembre et se terminera ce mercredi. Les deux parties se rencontrent à Murhesa, un village situé à 25 kilomètres au nord de Bukavu, rapporte notre correspondant sur place, William Basimike.
« On nous disait toujours que non, c’est vous les acteurs de l’insécurité. Nous disons non ! Nous voulons montrer à la communauté internationale, congolaise et locale que ce n’est pas ce que nous sommes ! Aujourd’hui, nous voulons la paix et rien que la paix. C’est pourquoi nous venons répondre à l’appel des chefs de l’État », explique à RFI Samuel Ba’Asane Mwenemwenyi, le président de la coalition de 65 groupes armés dénommée Forces Patriotes pour la Défense du Congo, (FPDC). C’est la première fois qu’une rencontre de ce type se tient avec un tel niveau de représentativité du côté de l’État.
Une réinsertion communautaire de ces combattants
Lors des discussions de mardi, les représentants des milices ont farouchement accusé le gouvernement de n’avoir jamais respecté ses engagements pris lors des précédents rendez-vous. « Il fallait se poser la question : qui n’a pas respecté ? Nous, de notre parti, nous avons respecté. Parce que tous les éléments qui ont été dits, nous sommes sûrs et certains que nous les avons respectés », clame le président de la coalition. Ils estiment que le gouvernement entretient souvent le désordre dans le cadre de son DDR, le programme national démobilisation-désarmement-réinsertion.
« Un, quand on nous a parlé de traquer les groupes armés étrangers, vous êtes témoins, nous les avons traqués. Ils sont en débandade. On nous a donnés encore une autre recommandation, de traquer tous les coupeurs de routes. Le gouvernement nous a recommandés encore de traquer les kidnappeurs. Lorsque nous, nous avons dit qu’il fallait libérer les prisonniers politiques des Maï-Maï, au lieu d’observer un cessez-le-feu, ils ont multiplié les faits. Qui a respecté et qui n’a pas respecté ? Nous sommes en train de défendre notre droit », affirme-t-il.
De leur côté, les ONG plaident pour une réinsertion communautaire de ces combattants. « Il n’y a rien de lié à la collaboration mais nous allons nous battre pour qu’il y ait l’intégration, la réinsertion et le désarmement et la réduction des groupes armés en impliquant toute la communauté de l’Est de la République », assurait lundi le ministre délégué à la Défense, Sylvain Mutombo.