A l’image de l’ensemble de l’Afrique de l’ouest, de fortes pluies ont été enregistrées ces dernières semaines au Mali, entrainant d’énormes dégâts matériels impactant fortement les activités des agriculteurs. Cette situation indésirable intervient après les poches de sécheresse des mois passés.
Selon certains paysans, des centaines d’hectares de champs sont inondés, induisant par endroit le besoin de reprise de certaines opérations culturales et compromettant les récoltes dans ces zones du pays.
Par endroit, les champs sont devenus de véritables pataugeoires.
Ces paysans se demandent à quand le bout du tunnel. La pandémie de la COVID a freiné les importations des intrants indispensables à la production agricole, animale et piscicole. L’agriculture fournit près de 40% du Produit intérieur brut (PIB) du pays. Elle occupe environ 80% de la population active d’après la Banque africaine de développement (BAD).
Les principales céréales cultivées sont le riz, le maïs, le mil, le fonio et le sorgho. Sur les 11 millions de tonnes de prévisions attendues pour la campagne 2019-2020, 4 millions sont du maïs. Il fait l’objet d’un fonds de commerce des producteurs et de plusieurs revendeuses.
L’hivernage rime avec les inondations surtout lorsque l’on enregistre de fortes quantités de pluie. Le bilan des inondations entre mai et septembre 2020 donne des sueurs froides.
Entre les mois de mai et septembre 2020, les pluies diluviennes ont engendré de nombreux dégâts au Mali. Selon les dernières estimations de la Coordination des Nations Unies pour les affaires humanitaires (Ocha Mali), durant cette période, le bilan humain et matériel de ces inondations reste lourd.
Au total, 52 495 sinistrés ont été dénombrés au Mali, indique Ocha Mali. De ce chiffre, il ressort que c’est Ménaka qui enregistre le plus grand nombre de sinistrés avec 16 890 personnes touchées. Cette région est suivie de la région de Ségou qui enregistre 13 642 sinistrés. En troisième position Koulikoro avec 11 116 personnes sinistrées. Quant à la région de Mopti, Ocha Mali rapporte qu’elle enregistre 4.833 sinistrés. Kayes enregistre 2.680 personnes sinistrées. Sikasso, c’est au total 1.474 personnes sinistrées. Bamako, 1.080 sinistrées. Gao, 792 personnes sinistrées. Kidal est la région qui enregistre le moins de sinistrés avec seulement 790 personnes sinistrées.
Ocha Mali annonce 2.728 maisons et 7030 tonnes de céréales ont été détruites.
Ces inondations massives ne peuvent qu’entrainer une augmentation du besoin humanitaire puisqu’elles occasionnent des déplacements internes des populations.
Mahamadou YATTARA