La fermeture de l’usine de pneus Bridgestone de Béthune dans le nord de la France menace 873 emplois directs et 2 000 emplois indirects. Autant de familles, toujours sonnées par l’annonce brutale de mercredi dernier. La ville accueille les deux ministres de l’Industrie et du Travail, les représentants de la région et ceux de l’entreprise ce lundi 21 septembre pour étudier des solutions alternatives à la fermeture du site.
Avec notre envoyée spéciale à Béthune, Aabla Jounaïdi
À Béthune, le maire et les syndicalistes de l’usine Bridgestone ont les traits tirés, sursollicités par les responsables politiques à Paris et les journalistes. « Pourquoi nous alors que d’autres usines dans la région n’ont pas eu droit à un tel écho médiatique », se demandait dimanche un élu du personnel. L’union sacrée autour de Bridgestone peut surprendre mais l’enjeu est tout de même de sauver près de 2 000 emplois directs et indirects.
Le pneu fait vivre la région depuis 1960. Il faudra sans doute trouver autre chose. L’État et la région exigent d’une même voix que des scénarios alternatifs à la fermeture soient étudiés. Mais avant tout investissement dans le cadre du plan de relance, il faut penser un projet industriel qui assure la pérennité de l’entreprise.
Et si cela se jouait au niveau européen, comme l’ont défendu certains élus ? Les cadres européens du groupe japonais assisteront en visioconférence à la réunion. Il sera sans doute question de la responsabilité des entreprises qui bénéficient plus que jamais du soutien public à l’industrie face à un gouvernement pris de court lui-même par l’annonce et qui légalement ne peut pas empêcher les fermetures.
L’exécutif veut croire que l’accord de méthode signé vendredi entre les syndicats et la direction peut servir de cadre dans les prochains mois pour élaborer des alternatives à la fermeture de l’usine de Bethune.
RFI