Le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum a débuté dimanche une visite de travail à Bamako, sa deuxième en moins d’un mois. Le diplomate s’est notamment entretenu avec le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta. Il est venu plaider pour que les nouvelles autorités s’engagent à poursuivre sa mise en œuvre de l’accord de paix de 2015.
Avec notre envoyée spéciale à Bamako, Florence Morice
Le 28 août, déjà, Sabri Boukadoum était le premier membre d’un gouvernement étranger à rencontrer les représentants de la junte en dehors des médiateurs de la Cédéao. Cette fois, le diplomate algérien revient à Bamako à un moment clé : en pleine tractation autour de la mise en place des organes de la transition.
Selon un communiqué de son ministère, il est venu redire « la disponibilité » de son pays à « accompagner » le Mali dans ses efforts pour une transition « calme et apaisée ». Mais selon une source diplomatique africaine, c’est surtout la situation sécuritaire et en particulier l’application de l’accord de paix de 2015 qui préoccupe les autorités algérienne.
Crainte que la CMA soit oubliée
« Ils sont venus plaider pour une transition inclusive » explique cette source, afin que la difficile mise en œuvre de cet accord d’Alger ne soit pas victime de la crise en cours. La Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA), signataire de l’accord avec l’État malien était absente des concertations de la semaine dernière autour de la transition.
Les ex-rebelles ont estimé ne pas être suffisamment considérés dans le processus, après l’annulation d’une série d’entretiens préalables initialement prévus avec la junte. Pour cette même raison, la CMA a refusé ce week-end de désigner un représentant pour siéger au sein du collège de personnalités chargé de désigner le président de cette transition. Un collège qui doit en théorie tenir sa première réunion ce lundi.
Le ministre algérien des affaires étrangères a également rencontré l’influent imam Mahmoud Dicko et le président de la Convergence pour le Développement du Mali (Codem), Housseini Amion Guindo, ainsi que des représentants de la Minusma et de l’Union africaine.