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Assassinat de civils au Cameroun: 4 militaires condamnés à 10 ans de prison

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(Photo d'illustration) Un élément camerounais du Bataillon d’intervention rapide (BIR) à la frontière du Nigeria entre Amchidé et Banki, le 1er octobre 2015. © RFI/Nicolas Champeaux

Quatre militaires camerounais ont été condamnés à dix ans de prison ferme ce lundi 21 septembre et un autre à deux ans pour l’assassinat en 2015 de deux femmes et de leurs deux enfants, exécutés à bout portant dans le nord du pays. La vidéo de leur meurtre, diffusée en juillet 2018, avait provoqué un scandale sur les réseaux sociaux et un tollé à l’international.

Avec notre correspondant à YaoundéPolycarpe Essomba

Quatre des cinq militaires encore en jugement ont écopé de la peine la plus lourde : dix ans d’emprisonnement ferme pour chacun. Ils ont été reconnus coupables d’assassinat, violation de consignes et complicité des mêmes faits.

Le cinquième et dernier accusé n’a, lui, pris que deux ans ferme. Déclaré non coupable de faits d’assassinat, il a en revanche été condamné pour violation de consignes. Les deux autres accusés avaient déjà été acquittés dans un précédent jugement rendu le 17 août dernier. L’avocat de l’un des condamnés a fait savoir après ce verdict qu’il allait interjeter appel.

Une vidéo virale

Cette affaire avait défrayé la chronique il y a quelques années. En juillet 2018, une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, montrait en effet des hommes en tenue militaire, se livrant à une exécution sommaire de deux femmes, les yeux bandés, ainsi qu’une fillette et un bébé que l’une des femmes portait sur le dos.

Les faits qui se sont déroulés dans une localité de l’extrême-nord du Cameroun en proie à la guerre contre Boko Haram, avaient dans un premier temps été contestés par le gouvernement, qui évoquait alors un horrible truquage. Après enquête, les militaires mis en cause avaient fini par être interpellés.

 L’amertume des défenseurs des droits de l’homme

Suite à cette condamnation, les militants des droits de l’homme s’avouent déçus. Le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale, le Redhac, estime que les commanditaires de ces meurtres n’ont pas été jugés lors de ce procès qui s’est déroulé à huis clos au tribunal militaire de Yaoundé.

C’est d’abord une déception… Déception pour nous, parce que vous voyez très bien que les familles n’ont pas droit à une indemnisation. On a condamné les gens à dix ans de prison dans un procès à huis clos. Rien ne prouve que c’était un procès équitable. Pour nous, c’est encore une preuve, ce qu’on disait il y a un an. Le fait que le Tribunal militaire mette ce procès à huis clos c’était pour protéger les commanditaires et libérer subrepticement ceux qui ont été arrêtés. Donc ces femmes et ces enfants sont morts pour rien.

RFI

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