Alors qu’une seconde vague de contaminations menace le Royaume-Uni, Boris Johnson a annoncé, mardi 22 septembre, de nouvelles restrictions et a mis en garde contre la possibilité de mesures plus drastiques. Pour tenter d’inverser la tendance, les restaurants, pubs et bars devront notamment fermer à 22 heures à partir de ce jeudi tandis que seul le service à table sera désormais autorisé. Par ailleurs, le Premier ministre a invité les Britanniques à travailler chez eux, s’ils le peuvent.
Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
En plus des restrictions liées aux restaurants et aux bars, le gouvernement britannique a également reporté le retour du public aux manifestations sportives qui était prévu le mois prochain. Le port du masque sera obligatoire dans les taxis ainsi que pour les employés de commerce, de bars et restaurants. De nouvelles restrictions accueillies avec scepticisme par les Britanniques.
Après avoir un temps envisagé un mini-reconfinement éclair, Boris Johnson a finalement opté pour des restrictions moins drastiques mais qui pourraient durer six mois. Au désespoir de certains Britanniques qui, comme ce retraité, seraient allés plus loin : « Ils gèrent très mal la situation. Moi, je ne suis pas contre un autre confinement. C’est mieux d’être prudent plutôt que de prendre des risques. »
Mais pour ce jeune couple, les restrictions sont mal ciblées. « Ce qui m’embête, c’est de ne pas pouvoir aller au bureau. Les restos et les pubs, ça m’est égal », explique le jeune homme. Sa compagne est sceptique face aux restrictions concernant les pubs : « Je ne suis pas sûre pour les pubs, parce que les gens iront continuer à boire ensemble ailleurs… Mais je suppose que c’est un moyen de soutenir l’hôtellerie. »
« Le problème, ce sont les messages contradictoires. Il y a trois semaines, ils nous disaient : “Retournez au bureau, sauvez le commerce.” Et maintenant, c’est : “Restez chez vous”, alors qu’ils pouvaient parfaitement prévoir cette situation », s’indigne le jeune homme. Pour sa compagne, les personnes risquent de ne plus observer les règles s’ils n’ont pas confiance et que la communication n’est pas claire.
Des règles peu claires et un manque de leadership
Lassitude et confusion sont donc les sentiments qui dominent chez des Britanniques qui regrettent un manque de leadership. « Avec notre gouvernement, c’est toujours : attendons pour voir au lieu d’agir », explique une dame.
« Cela nous rend un peu ridicules face aux Européens. Notre gouvernement est toujours celui qui fait un peu n’importe quoi. Donc, les Britanniques doivent se débrouiller comme ils peuvent », rétorque cette autre dame.
S’il soutient l’idée de nouvelles restrictions, le chef de l’opposition travailliste, Keir Starmer, a d’ailleurs fustigé l’absence inquiétante de stratégie du Premier ministre au beau milieu d’une « crise nationale ».
RFI